dimanche 2 avril 2017

La Belle et la Bête



La Belle et la Bête par Martinez
Auteur : Carole MARTINEZ
Illustrateur : Violaine LEROY
 
Prix : 14E
 
Edition : Gallimard Jeunesse




RESUME

«Il y avait jadis une forêt de l'on disait enchantée et où personne n'osait aller. On raconte qu'un soir d'hiver, un cavalier épuisé, surpris par une tempête, s'égara entre nuit et neige. Soudain, les arbres s'écartèrent sur le parc d'un sinistre château.»

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard Jeunesse pour ce service de presse.

La réinvention des contes est devenue un phénomène annuel que j’attends chaque année avec impatience. Grands ou petits, on aime toujours autant ces récits à la fois merveilleux mais aussi tragiques et sombres. Et cet album, de par ses dessins et son texte poétique fait totalement honneur à notre vieux La Belle et la Bête tout en lui donnant un souffle nouveau. Je ne veux pas faire de résumé pour ne pas gâcher le plaisir et je vais me contenter de vous parler de l’album.

Si je dois avouer que le conte de Mme de BEAUMONT est loin d’être mon préféré, j’avais quand même la curiosité de voir comment on faire un album sur un récit aussi connu et aussi vieux. Mes aïeux, je n’ai pas été déçue ! Nos auteures ont su renouveler ce titre qui nous capture dès la première page. D’ailleurs, la couverture est sans équivoque : le côté glamour du conte est éliminé et pour laisser place à l’inquiétude avec cette ombre difforme qui surveille par derrière Belle. Aussi, la Bête est vraiment monstrueuse pour faire de cet album un univers original et puissant ; fini la bête masculine et bien dessinée de Disney. Ici, nous avons un monstre mi-gorille, mi-cerf, qui ne se dévoile jamais totalement. Et les couleurs des illustrations ne contribuent pas à nous rassurer : il y a peu de couleurs chaudes tandis que les formes esquissées des décors sont floues pour être d’autant plus menaçantes héritées du cinéma expressionniste allemand. En parallèle de ces illustrations sombres et captivantes, nous avons une voix douce qui s’élève du texte. La poésie est au rendez-vous mais elle est tout aussi inquiétante et à créer un suspens qui s’étire jusqu’à la dernière page. De même, certains éléments sont ajoutés et nous font frissonner même adulte, notamment le carrosse de mouches. Violaine LEROY a su distiller dans ses illustrations la peur et l’angoisse de son héroïne que Carole MARTINEZ a installée dans sa narration. D’autres éléments nous font sourire et gardent le côté cucul du conte : la bête ignore réellement son Humanité et elle ne la découvre qu’au contact de Belle. Aussi, la malédiction traditionnelle est enlevée et nous nous plongeons dans l’esprit de la Bête qui s’étonne de découvrir l’amour. Je ne me souviens plus du conte originel, mais il ne me semble pas que Belle doivent se battre pour rejoindre la Bête. Les auteures suppriment la dualité Homme/animal en montrant une héroïne capable de s’ensauvager et de vivre comme celui dont elle est amoureuse. De plus, Belle ne se distingue pas par sa beauté mais plutôt par son courage. Je crois que c’est la raison pour laquelle cet album est si génial : il arrive à donner une fin féministe au conte le plus misogyne.

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Un album poétique : tendresse et violence se côtoient.
-          Des dessins à la fois enfantins hantés par une ombre inquiétante
-          Retournement de morale : transformer la Belle et la Bête en conte féministe
 

 

samedi 1 avril 2017

Les sorties d'avril


 
Beaucoup de suites de coups de cœurs pour ce mois :D

Le 3
 
Shikanoko T2 – La Princesse de l’automne de Liam HEARN
A self-assured warrior stumbles into a game of Go that turns fatal. An ambitious lord leaves his nephew for dead and seizes his lands. A stubborn father forces his son to give up his wife to his older brother. A powerful priest meddles in the succession to the Lotus Throne. A woman of the Old People seeks five fathers for her five children, who will go on to found the Spider Tribe and direct the fate of the country.
As destiny weaves its tapestry in Lian Hearn's Tale of Shikanoko series, an emotionally rich and compelling drama plays out against a background of wild forests, elegant castles, hidden temples, and savage battlefields in Autumn Princess, Dragon Child.
Le 5
 
 Fragiles de Sarah MORANT
Gabriel a toujours été le bad boy du lycée : celui qui frappe avant de parler, qui fait craquer toutes les filles mais ne s’attache jamais. Brittany incarne la peste par excellence, à la répartie vicieuse, et au joli minois qui ne laisse aucun garçon indifférent. Pourtant, derrière leurs apparences montées de toutes pièces, tous deux cachent de profondes blessures qui les éloignent des autres. Dans cette course pour cacher leurs cicatrices, Gabriel et Brittany se cherchent mutuellement… Se trouveront-ils ?
Le 12
 
Red Queen T3 – King’s cage  de Victoria AVEYARD
Mare Barrow a échangé sa liberté contre celle de ses amis. Retenue prisonnière par l’homme qu’elle aimait autrefois et désormais roi, Maven, elle est dans l’incapacité d’utiliser son pouvoir et subit maintes humiliations et mauvais traitements.
Pendant ce temps, la rébellion continue de s’organiser, de s’entraîner et d’étendre son influence, plus que jamais décidée à lutter contre l’oppresseur. Mais en l’absence de la faiseuse d’éclairs, qui mènera cette armée au bout de son ambition ?
Un troisième et avant-dernier tome tout en tension, où une simple étincelle peut provoquer le plus destructeur des incendies et où la moindre goutte de sang peut engendrer le plus terrible massacre.
Mes chroniques sur ma série adorée sont ici :
 
 
L'été de Summerlost  de Allie CONDIE
LA MAGIE D'UN ETE SOUS LE SIGNE DE L'AMITIE ET DU THEATRE
Un an déjà que le père et le plus jeune frère de Cedar ont disparu dans un accident de voiture. Ce premier été après le drame, l'adolescente, sa mère et son frère s'installent dans leur nouvelle maison de vacances, dans la petite ville d'Iron Creek, et tentent de se reconstruire. Très vite, les mystères se succèdent : qui est ce garçon bizarrement costumé qui passe jour à vélo devant la maison ? Qui peut bien déposer des objets sur le rebord de la fenêtre sans explication ? Dans les coulisses de Summerlost, un festival de théâtre, Cedar se laisse entraîner par Leo sur les traces d'une actrice disparue dans d'étranges circonstances...
 
 Alex and Eliza: A Love Story
Alex and Eliza: A Love Story de Melissa de la CRUZ
VO
As battle cries of the American Revolution echo in the distance, servants flutter about preparing for one of New York society’s biggest events: the Schuylers’ grand ball. Descended from two of the oldest and most distinguished bloodlines in New York, the Schuylers are proud to be one of their fledgling country’s founding families, and even prouder still of their three daughters—Angelica, with her razor-sharp wit; Peggy, with her dazzling looks; and Eliza, whose beauty and charm rival that of both her sisters, though she’d rather be aiding the colonists’ cause than dressing up for some silly ball.
Still, she can barely contain her excitement when she hears of the arrival of one Alexander Hamilton, a mysterious, rakish young colonel and General George Washington’s right-hand man. Though Alex has arrived as the bearer of bad news for the Schuylers, he can’t believe his luck—as an orphan, and a bastard one at that—to be in such esteemed company. And when Alex and Eliza meet that fateful night, so begins an epic love story that would forever change the course of American history.
 
 
Le sang des dieux et des rois T2 de Eleanor HERMAN
Magie sanguinaire, amours interdites et soif de vengeance : ni les dieux ni les rois ne sont à l'abri de la folie des hommes.
Sorti victorieux de sa première bataille, le prince Alexandre se fait violence pour devenir le chef dont son royaume a besoin.
Héphestion, temporairement écarté du pouvoir et envoyé en Égypte avec Katerina, doit la protéger d'une terrible prophétie.
Déterminé à faire une croix sur son premier amour, Jacob le guerrier s'est promis d'éradiquer la Magie de Sang et cherche l'aide de Cyané, qui croupit dans les geôles royales.
La princesse persane Zofia, enfin, qui poursuit sa quête des Dévoreurs d'Âmes, devra d'abord démêler les noirs secrets de son séduisant mais funeste ravisseur...
 
 
 
Le 19
 
La cave de Natasha PRESTON
Imaginez une maison comme n’importe quelle autre. Dedans, une pièce. Dans cette pièce, une armoire. Derrière cette armoire, une porte. Au-delà de cette porte, des escaliers. Et en bas, une cave. Une cave où sont séquestrées trois filles, Rose, Iris et Violette, soumises à la folie maniaque et meurtrière d’un homme : Trèfle.
Dans une autre maison, dans une ville où il ne se passe jamais rien, Summer mène une vie parfaitement banale. Elle a des parents, un frère, des copines, un petit ami. Mais un soir, sa route croise celle de Trèfle, et Summer ne rentre pas chez elle. Elle se retrouve enfermée dans une cave en compagnie des autres filles et rebaptisée Lilas. Mais contrairement aux autres filles, elle n’est pas prête à accepter son sort jusqu’à faner et dépérir…
 
Le 20
 
Les sorcières du Clan Nord de Irina BRIGNULL
Poppy et Clarée ne pourraient avoir de vies plus différentes. Poppy, farouche et rebelle; se fait renvoyer de tous les lycées qu'elle fréquente, tandis que l'innocente Clarée a du mal à se faire accepter par sa communauté secrète de sorcières.
Un jour pourtant leurs destins se croisent. Et elles deviennent rapidement inséparables. Mais le doute s'installe bientôt dans l'esprit de Poppy : ces phénomènes étranges qui entourent son existence, les catastrophes qu'elle provoque sans le vouloir... Ne serait-elle pas elle-même une sorcière ?
 
Et si son exil forcé dans le monde des humains avait un lien avec l'ancienne prophétie ?
 
 

 

mercredi 29 mars 2017

La Faucheuse T1 – Futur Parfait



 
Auteur : Neal SHUSTERMAN
 
Prix : 18,90E
 
Edition : Robert Laffont (coll : R)

Résumé

Les commandements du Faucheur:

Tu tueras.

Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.

Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.

Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Robert Laffont (collection R) pour ce service de presse.

Je dois avouer que je ne m’attendais absolument pas à cette intrigue en ouvrant le livre mais le résumé laisse place à l’imagination. C’est d’ailleurs ce qui m’a charmé : ce résumé mystérieux et dark.

Dans un monde futuriste, la science a si bien progressé que l’on est immortel. Pourtant, il faut bien réguler la population et faire le travail de Mère Nature. Les Faucheurs ont ce rôle : immortels, ils ont l’obligation de glaner la population selon des statistiques. A la fois craints et admirés, ils suscitent jalousie et répulsion pour une grande partie de la population. Les avantages sont multiples, dont l’immunité car personne ne peut glaner un Faucheur. Pourtant, les Faucheurs ont le droit de mourir et doivent former des apprentis pour qu’ils prennent le relais. Maitre Faraday en choisit deux pour leur volonté de ne pas devenir faucheurs. Citra et Rowan sont pourtant forcés de suivre l’apprentissage et de s’affronter dans un combat de longue haleine pour obtenir le titre.

Passé les premières pages un peu longues au démarrage, nous accrochons immédiatement avec le récit de nos héros. Le point de vue omniscient nous permet de voguer d’un personnage à l’autre sans favoritisme. Et c’est tant mieux ! Tous les personnages sont intéressants avec leur caractère complexe et leur ambiguïté : Maitre Faraday qui ne supporte pas son fardeau et qui tente de le refourguer aux autres, Rowan qui est partagé entre l’envie de gagner et celle de protéger Citra, Citra qui souhaite introduire un peu de justice dans ce monde corrompu sans semer la mort autour d’elle. Le livre aborde également des thématiques à sujets sensibles : les dangers de la science, qui mérite de mourir, la corruption et la folie qui gagne une personne… Et sans compter que ce récit de science-fiction nous change agréablement des publications de littérature jeunesse : donner la mort pendant des centaines d’années pour le bien de l’Humanité, ce n’est pas courant et on ne l’apprécie que d’autant plus. Les rebondissements s’enchainent avec fluidité, ni trop vite, ni trop lentement. Le monde de nos personnages est très bien construit : à la fois terriblement fascinant mais aussi déprimant et inquiétant. Ce futur lointain n’est vraiment pas irréalisable. Les questions de nos protagonistes deviennent les nôtres. Et on entre dans la danse de la lecture avec un plaisir manifeste, surtout avec les références faites à 1984 J

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Univers de science-fiction très abouti
-          Lucidité du livre
-          Point de vue omniscient qui permet des pauses narratives
-     Références à 1984 
 

 

ExtraitS

« Je suis la lame par ta main dirigée,

Tranchant un rayon d'arc-en-ciel,

Je suis le marteau, mais tu es la cloche,

Résonnant dans l'obscurité.

Si tu es le chanteur, alors je suis la chanson,

Une mélopée, un requiem, un chant funèbre.

L'élan éternel de l'humanité. »

***


« - Les décès sur les parkings représentent jusqu'à 1,25 % de la somme totale des morts accidentelles durant l'Age de la mortalité. La nuit dernière, j'ai décidé que je choisirais le sujet du jour sur un parking.

- En gros, pendant qu'on était en train que faire nos courses, vous pensiez à votre prochaine victime ? dit Rowan.

- J'ai de la peine pour vous, fit remarquer Citra. Même quand vous faites votre shopping, la mort se cache derrière le pack de lait. »

 

A savoir

Adaptation à venir au cinéma

dimanche 26 mars 2017

Une braise sous la cendre T2



 
Auteur : Sabaa TAHIR
 
Prix : 19E
 
Edition : Pocket Jeunesse (PKJ)

Résumé

"Tu as compris, Laia. Ils nous pourchassent. Il n'y a aucun moyen 
de quitter la ville. La peur est notre meilleur guide, 
elle nous maintiendra en vie."

Elias a toujours voulu quitter Blackcliff pour enfin devenir libre. Mais ce rêve a un prix : Laia, une jeune résistante, lui permettra de fuir s'il l'aide à faire évader son frère, enfermé dans la pire prison de Blackcliff. Malgré le risque, Elias n'hésite pas une seconde et décide de forcer son destin. Traqués par les Martiaux, les fugitifs ignorent que ce voyage les conduira jusqu'au cœur de l'Empire, où des dangers plus périlleux encore les attendent... 

Mon avis

J’ai enfin eu accès au T2 d’Une Braise sous la cendre, mon coup de cœur de l’année 2016 ! J’attendais avec impatience de connaître la suite des péripéties d’Elias, Laia et Hélène qui sont à la fois aux prises avec des forces surnaturelles, un Empereur fou et avec des sentiments qu’ils ne parviennent pas à gérer.

On retrouve Elias et Laia immédiatement après leur destruction du pensionnat de Blackliff, essayant de trouver une sortie pour aller jusqu’à Kauf, pour sauver Darin. Mais la Commande a juré de se venger de son fils et réussi à lui injecter une dose de poison mortel alors qu’il quitte son domaine. Désormais, le temps d’Elias est compté. Parallèlement, Hélène est torturée sur les ordres de Marcus pour connaitre les intentions d’Elias. Soudainement libérée, elle comprend que sa liberté a un prix : Marcus tient sa famille en otage et va épouser sa sœur en attendant qu’elle traque Elias et le ramène pour une exécution publique. Démarre alors un chassé-croisé où les destins s’entrecroisent, chacun en quête de liberté.

Comme dans le T1, ce que j’ai le plus apprécié est le roman d’aventure où la liberté est au centre des préoccupations de nos héros. Laia veut libérer Darin, comme Hélène qui veut secourir sa famille tandis qu’Elias souhaite retrouver l’innocence dont il jouissait avant de devenir un Mask. Les nouveaux personnages qui apparaissent pimentent l’intrigue: Harper apporte la touche de mystère sexy, Shaeva amène le fantastique et Cuisinière sème le vent de la révolte. Mais, au milieu de tous ces personnages en quête de liberté, apparait aussi des monstres directement tirés de l’Histoire : l’Empereur fou et parano nous rappelle Néron, la haine de la Commandante envers les Erudits n’est pas sans nous évoquer celle d’Hitler, le directeur de Kauf et ses expériences morbides nous évoque les « docteurs » nazis… Bref, ce T2 est une fable sur la IIe Guerre Mondiale et nous fait réfléchir. Aussi, la tension monte jusqu’à la dernière partie du livre qui est véritablement glaçante et oppressante. Et n’oublions pas l’objectif caché de la Commandante qui sème le chaos dans sa quête de pouvoir mais dont les intentions se dessinent progressivement, tout comme son passé… Autre fait appréciable : la romance est peu présente et les triangles amoureux également. Heureusement ! Nos héroïnes ont grandi et se battent moins pour l’amour d’Elias ; de même, la jalousie Keenan/Elias s’efface rapidement. Les points de vue changent, aussi on a des changements réguliers de cadres et d’intrigues ce qui en fait un livre complet : avec Hélène on connait les intrigues de cour et la traque, avec Elias on fait face à l’immensité du désert et les horreurs de Kauf tandis qu’avec Laia on doit se confronter au génocide. L’auteure nous rappelle l’histoire mais elle sait aussi poser des problématiques philosophiques : la raison d’Etat prime-t-elle sur tout ? Est-t-on irrémédiablement tâché par ses fautes passées ? Hérite-t-on des qualités et des défauts de ses parents ? Toutes ces questions sont ébauchées mais ne trouvent pas encore de réponse, on attend le T3 pour le savoir ;)

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          La maturité des héroïnes nouvellement acquise
-          Les changements de points de vue : changements de intrigue et de cadre
-          Les dilemmes philosophiques qui se posent : l’Empire ou la famille, comment se racheter, le sacrifice humain, les génocides…
-          La réappropriation de l’Histoire : inspiration pour les caractères des personnages et des lieux
-          La cadre qui fait moins référence à l’Antiquité
-          Schéma classique du roman d’aventure

 

Extrait

« Il plonge ses yeux dans les miens et se penche en serrant le bureau de toutes ses forces.

 - Et je veux que ce soit toi qui le tues. Je veux que tu regardes la lumière s’éteindre dans ses yeux. Je veux qu’il sache que c’est la personne qu’il aime le plus au monde qui lui a transpercé le cœur. Je veux que ce geste te hante toute ta vie. Il y a plus que de la haine dans les yeux de Marcus. Pendant un instant fugace, il y a de la culpabilité. Il veut que je sois comme lui. Il veut qu’Elias soit l’équivalent de Zak. Le nom du frère jumeau de Marcus plane entre nous. Nous savons tous les deux ce qui s’est passé sur le champ de bataille lors de la Troisième Épreuve. Tout le monde le sait. Zacharias Farrar a été poignardé dans le cœur par l’homme qui se tient devant moi.

- Très bien, Votre Majesté. Ma voix est forte, impassible. Ma formation est efficace. Je savoure la surprise que je lis sur le visage de Marcus.

 - Tu commences sur-le-champ. Je recevrai des rapports quotidiens – la Commandante a choisi un Garde noir pour nous tenir au courant de ta progression. 

- Loyal", je chuchote. Même si cela signifie le malheur de ma sœur. Même si cela signifie que l'Empire est dirigé par un fou. Même si cela signifie que je dois torturer et tuer mon meilleur ami. "Jusqu'à la mort." »

***

« Un Mask n’est pas créé, il est recréé. D’abord il est détruit. Totalement débarrassé de l’enfant tremblant qui vit au fond de lui. Peu importe qu’il se sente fort. Blackcliff le rabaisse, l’humilie, le rend humble. Mais s’il survit, il renaît. Il s’élève du monde obscur de l’échec et du désespoir afin de devenir aussi terrible que ce qui l’a détruit. Afin qu’il connaisse la noirceur et l’utilise en guise de sabre et de bouclier lors de sa mission qui consiste à servir l’Empire. »

 

A savoir

Vous pouvez retrouver mon avis sur le T1 de la série ici : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2016/03/une-braise-sous-la-cendre.html

La série est composée de 4 tomes. Elle se nomme en anglais An ember in the Ashes et pour le moment le T3 n’a pas encore de titre. La sortie en anglais n’est donc pas prévue pour demain (je ne parle même du cas de la sortie française…)

mercredi 22 mars 2017

Tout pour se déplaire



 
Auteur : Jen KLEIN
 
Prix : 16,50E
 
Edition : Gallimard jeunesse (collection : Scripto)

Résumé

Il n'y a rien de PIRE

que d'être coincé dans une voiture

tous les matins avec

quelqu'un qui a des goûts musicaux EPOUVANTABLES,

quelqu'un que tout vous pousse à DETESTER...

 

Mais avec qui vous vous sentez si bien !

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard jeunesse pour ce service de presse.

Les oiseaux chantent, le printemps revient et le soleil est au rendez-vous. Et quand on est de bonne humeur, on apprécie un livre léger et sweety comme Tout pour se déplaire. Pour se détendre, ce livre est une petite pépite si l’on aime les romances au lycée. Et pourtant, on évite tous les écueils avec les stéréotypes que l’on connait par cœur, toutes mes félicitations, Jen KLEIN !

June n’est ni l’intello du lycée, ni la plus populaire. Elle se fond au milieu de la masse avec ses amis et son copain. Sa seule particularité est de vivre avec une mère hippie qui l’amène à déménager et à prendre le bus plus de 2h matin et soir pour aller en cours. Et c’est cette même mère qui a l’idée de lui faire faire du covoiturage avec le fils de sa meilleure amie. Or, Oliver est tout ce que June déteste : sportif au physique parfait, il adore ses années de lycée alors qu’elle n’attend que l’université. N’ayant rien en commun et donc rien à se raconter, Oliver lance un débat à poursuivre tous les matins pour lui démontrer que tout est important ; même le lycée. Et au fur et à mesure de ces matinées, June et Oliver vont affronter leur point de vue et changer d’opinion sur l’autre.

Oui, je ne vous le cache pas, le suspens n’est franchement pas au rendez-vous mais qu’importe ? Le livre a tous les éléments de la romance pour ado à la lecture si divertissante. On ne peut pas s’empêcher d’accrocher à cette écriture joyeuse, les joutes verbales de nos personnages et leurs problèmes de jeunes adultes. Jen KLEIN sait nous rappeler nos interrogations d’ado avec ses personnages attachants. Elle sait s’inscrire dans la tradition de ce type de romans mais aussi s’en détacher ; aussi, on retrouve les personnages du genre avec la pompon girl, le sportif, le ténébreux, le gay… Mais aucun d’eux ne correspondent à leur rôle habituel : le sportif est intelligent, la pompon girl vraiment bienveillante, le gay s’intègre partout… Nous sommes loin du schéma de Mean Girls et c’est tant mieux ! Un peu de renouveau ne fait pas de mal. Pour autant, on va quand même retrouver les disputes entre 2 caractères opposés, un huis-clos un peu trop réducteur et une héroïne qui se pose beaucoup trop de questions. Mais, June n’en est pas pour autant irritante, comme on a parfois l’habitude, alors on supporte son incertitude de bon cœur. Sans compter qu’elle a beaucoup d’humour et un franc-parler que l’on apprécie. Quant à Oliver, il est parfaitement réussi dans son côté sportif au grand cœur mais qui sait s’affirmer et qui sait avoir de l’autodérision. Leurs échanges sont donc mûrs et spirituels et nous font poser des questions. Car oui, vous avez plusieurs niveaux de lecture pour chaque âge du lectorat et c’est ça qui est bon ! A lire pour fêter le printemps J

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Des échanges travaillés entre June et Oliver, avec des personnages tout aussi bien travaillés
-          Des personnages qui collent au genre de la romance au lycée mais qui savent s’en détacher
-          Ecriture entrainante soucieuse du détail qui sait nous rappeler nos années lycée
 

 

Extrait

« - On ne va pas lui faire de mal !

-          Ah vraiment ? Vous allez lui filer des médicaments destinés aux humains rien que pour vous amuser, toi et ta bande de potes bodybuildés, et ça ne va pas lui faire de mal ?

Oliver lève la main droite du volant, et lentement, trèèèèèès lentement, il fléchit l’avant-bras pour montrer son biceps.

-          Ce que je retiens de tout ça, c’est que tu me crois bodybuildé.

Je n’essaye pas le moins du monde de jeter un coup d’œil sur son biceps, mais enfin, il est là, sous mon nez, et il tend drôlement la manche du tee-shirt.

-          Pas drôle.

-          Si c’est drôle, un petit peu.

Je lève les yeux au ciel mais Oliver regarde la route et ne me voit pas ? Alors je suis obligée de me pencher vers lui pour être au moins à la périphérie de son champ de vision, et je recommence. Avec un maximum d’effets.  

Oliver éclate de rire »