dimanche 29 janvier 2017

Le Chateau de Hurle


 
Auteur : Diana WYNNE JONES
 
 
Edition : n’est plus édité mais est présent dans les bibliothèques

Résumé

Sophie vit dans le royaume d'Ingary, un univers où la magie fait partie du quotidien. A la mort de son père, la jeune fille reprend la boutique familiale et se voit déjà condamnée à mener une existence insipide, lorsque l'étrange château du magicien Hurle apparaît dans le paysage, changeant de place chaque nuit. Maudite par une sorcière et transformée en vieille femme, Sophie pénètre dans le château, où elle découvre l'étrange séduction de Hurle, apprivoise un démon du feu et provoque catastrophe sur catastrophe en voulant s'initier à la magie. Mais la sorcière n'en a pas fini avec elle...

Mon avis

Je ne me souviens plus pourquoi j’ai été poussée vers ce livre mais une chose est sûre, je ne le regrette pas. Moi qui aime l’originalité, j’ai été servie : le résumé, les caractères, les personnages… Ca ressemble à un conte de fées et ça renouvelle le genre.      

Sophie est une jeune fille qui a subit la malédiction de la Sorcière du Désert : changée en vieille femme, elle est contrainte de s’exiler. Elle décide d’aller chez l’aide du Magicien de Hurle malgré sa réputation de briseur des cœurs. Après tout, que peut craindre une vieille femme comme elle ? Sophie se laisse alors entrainer dans le château ambulant de ce magicien colérique coureur de jupons et dans les intrigues de ses serviteurs.

Ce livre a été un succès littéraire il y a quelques années et je comprends pourquoi. L’auteure a un réel talent de narration : le château prend vie et on se surprend à vouloir venir y habiter également. Sophie est un personnage auquel on s’attache rapidement grâce à sa force de caractère. Elle sait s’imposer dans le château comme le récit. De plus, les personnages ont chacun leur caractéristiques qui les rendent attachants : Calcifer et sa quête de liberté, Michael et sa recherche de l’amour, Hurle et ses crises de colère. De même, les intrigues sont variées bien qu’il n’y ait pas assez d’action à mon goût. Cependant, il est vrai que le huis-clos en devient un peu trop étouffant et chaque sortie du château est attendue avec impatience. De même, l’action ne s’enchaine pas assez de manière fluide selon moi, on attend toujours que quelque chose se passe pour que la situation soit retournée et brise le petit cocon que Sophie s’est formé. C’est mon plus gros reproche envers ce livre : un peu trop conte de fées, il manque de dynamisme. Heureusement que la fin est là pour pimenter tout ça ! Et les personnages ! Leurs altercations colorent le livre d’humour et pimentent le livre. Le personnage de Calcifer, le démon du feu, est particulièrement savoureux et chacune de ses interventions sont l’occasion de rire un peu. Et le plus intéressant dans tout cela, c’est que c’est un livre qui s’adresse aussi bien aux touts petits qu’aux plus grands car il sait parler à notre cœur d’enfant.

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Le thème : enchantement, habiter dans le château du Grand Méchant Magicien
-          Le trio des personnages
-          Un huis-clos un peu trop étouffant
-          Manque de dynamisme

 

Extrait

«  - Vraiment ! s’indigna-t-elle, ulcérée. Comment pouvez-vous parler ainsi tous les deux d’une chose aussi cruelle ! Calcifer, encore, je suppose qu’on ne peut pas le lui reprocher, puisqu’il est un démon maléfique. Mais toi, Michael… !

- Je ne pense pas être maléfique, se récria Calcifer.

- Et moi, ça ne me laisse pas indifférent, si c’est ce que vous croyez ! s’émut Michael. Vous n’imaginez pas les ennuis qu’on a chaque fois que Hurle tombe amoureux ! On a eu des procès, des soupirants évincés hérissés d’épées, des mères avec leurs rouleaux à pâtisserie, des pères et des oncles armés de gourdins. Et des tantes. Les tantes, c’est effroyable. Elles attaquent à coups d’épingles à chapeaux. Mais le pire, c’est quand la jeune fille en question découvre l’endroit où vit Hurle et se présente à la porte en pleurant comme une fontaine. Hurle s’enfuit par la porte de derrière et il ne nous reste plus qu’à nous arranger avec la malheureuse, Calcifer et moi. »

 

A savoir

Miyazaki s’est inspiré de ce livre pour son film Le Château Ambulant mais attention, les deux restent très différents
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lundi 23 janvier 2017

De capes et de mots

 
 
Auteur : Flore VESCO
 
Prix : 14E
 
Edition : Didier Jeunesse
Résumé
Serine, en dépit de la volonté de sa mère, refuse de se marier. Mais pour sortir ses frères de la pauvreté, elle doit agir. Sa décision est prise : elle sera demoiselle de compagnie ! La tâche s’annonce difficile : la reine est capricieuse, antipathique, et renvoie ses demoiselles aussi souvent qu’elle change de perruque. Mais Serine ne manque pas d’audace et, tour à tour, par maladresse ou génie, se fait une place. Elle découvre alors la face cachée de la cour : les manigances, l’hypocrisie et les intrigues et tente de déjouer un complot.
 
Mon avis
Sachant que j’aime les romans historiques et l’humour, on m’a conseillé de Cape et de Mots bien qu’il ait un style très différent des livres que je chronique habituellement. Ici, il y a une réelle recherche d’écriture littéraire et cela se ressent dans le style : il est bien plus travaillé et bien plus riche en vocabulaire que ce dont on a l’habitude dans la jeunesse.
Sérine est une jeune fille de haute lignée ruinée, refusant de se marier, elle s’enfuit et devient dame de compagnie à la Cour. Et si le mariage n’est pas de tout repos, vivre à la cour de la Reine l’est encore moins. Mais, grâce à son langage et à ses facéties, Sérine réussit à s’imposer comme sa première dame de compagnie. Elle devient alors la victime de la cour que seul Léon, l’apprenti bourreau, apprécie. Combien de temps la jeune-fille va-t-elle tenir au milieu de cette société endimanchée, fourbe et cruelle qui la déteste et la soupçonne d’être une espionne ?
Ricochet a parfaitement résumé le ton de l’œuvre : « Derrière le lutin malicieux qu'est l'héroïne et l'histoire en cavalcade, il y a un vrai plaisir de l'écriture, du vocabulaire varié et du mot juste ». Voilà en une phrase le résumé que l’on peut faire de ce roman qui sait mêler à la perfection les thèmes et les styles. Pourtant, l’intrigue n’a rien d’exceptionnelle et nous fait même penser à un certain Disney… Le roman sait se distinguer des autres livres qui pourraient lui ressembler. Certes, on retrouve des stéréotypes du conte : une reine inhumaine et terrifiante, une héroïne ballotée, un jeune héros romantique, un roi niais et son secrétaire dangereux, un peuple attachant, des nobles vicieux, le tout sur fond de vie à la Cour. Mais on y trouve également une héroïne pétillante et attachante avec qui on adhère immédiatement. Sérine a un esprit fin et léger qui s’adapte parfaitement au rythme endiablé de l’intrigue où la farce est omniprésente dans les situations cocasses et désespérées qui nous sont présentées. L’humour et l’irrévérence sont mis à l’honneur la narration qui est aussi riche que de la littérature générale. Avis aux amateurs de néologismes, charades et autres jeux de mots littéraires car Sérine ne connait que ça et en use plus que de raison dans les aventures incroyables qu’elle subit. Et derrière toute cette légèreté, des thèmes plus graves sont traités comme ceux de la justice, la mort et la condition féminine. Voici donc un livre de littérature jeunesse qui se distingue avec brio des publications habituelles et qui sait être drôle et captivant tout en étant une perle littéraire.  
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Recherche littéraire aussi bien dans la narration que les dialogues
-          Univers prenant qui nous replonge immédiatement en enfance
-          L’héroïne pleine de verve et de jeux de mots dans ses aventures rocambolesques
 
 
Extrait
« Au détour d'une galerie, elle ralentit juste avant de culbuter une belle dame. Encore un peu d'entraînement et elle parviendrait à circuler dans le palais sans entrer en collision avec tout ce qui bougeait. La dame arrêta Serine avec un air d'autorité, posa les deux mains sur ses épaules et considéra la jeune fille en fronçant les sourcils. C'était la Grande Demoiselle, qui chaperonnait, dirigeait et réprimandait la ruche des demoiselles de compagnie." (p. 17)
"Il y avait quelque chose de différent dans les prisons ce matin-là. Jules n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. [...] En s'arrêtant devant la dernière cellule vide, il comprit. Dans un coin de la paillasse, sous une pile de couvertures, il voyait dépasser un grelot. La petite demoiselle dormait paisiblement. Et ces grands dadais de prisonniers se seraient arraché la langue plutôt que de la réveiller. [...] Jules se hâte de retourner dans la salle de torture. Il dégagea la table de l'écraseur d'orteils, du fléau et du brise-mâchoire qui l'encombraient, et passa un coup d'éponge sur les tâches de sang. Quand Serine émergea enfin, la pièce reluisait. Une tasse de chocolat et des tartines attendaient la jeune fille. »
 

jeudi 19 janvier 2017

Shadow Land T1

 
Auteur : Kate BRIAN
 
Prix : 16e
 
Edition : Bayard  
Résumé
J'ai ouvert les yeux, et le décor familier de ma chambre s'est précisé peu à peu. C'est alors que j'ai eu un sursaut. J'aurais juré que je n'avais pas fait mon lit ce matin. Pourtant, il était impeccablement fait, les oreillers bien gonflés et les draps pliés au carré, comme à l'hôpital. Et sur le dessus-de-lit en patchwork, une rose rouge. Sur le coup j'ai cru que c'était Christopher qui l'avait déposée en douce. Une petite carte blanche était glissée sous la tige hérissée d'épines. A sa vue, une boule d'angoisse m'a obstrué la gorge. D'une écriture que je ne connaissais que trop bien, les quatre mots suivants, soulignés trois fois, s'étalaient en lettres majuscules : ON SE RETROUVERA BIENTOT.
 
Mon avis
Je connais bien Kate Brian et sa série Campus, aussi, c’est naturellement et avec assurance que je me suis tournée vers ce tome 1 démarrant un tout nouvel univers. Et bien que je ne pensais pas l’auteure capable d’avoir un style aussi grave, j’ai été agréablement surprise. Brian ne nous a pas habitué aux thrillers et maitrise pourtant très bien le genre !
Alors qu’elle rentrait le soir, après ses cours, Rory est agressée par son prof qui se trouve être un serial-killeur. Elle réussit à lui échapper in-extremis et la chasse à l’homme est lancée. Cloitrée chez elle avec sa famille et étroitement surveillée par le FBI, Rory ne devrait plus rien avoir à craindre… Sauf que Mr Nell a juré sa mort et de l’ajouter en tant que 15e victime à son tableau de chasse. Pour les agents fédéraux, la protection des témoins s’imposent et ils envoient Rory et sa famille dans le village de Juniper Landing, connu pour sa monotonie. Le problème est que les signes de la présence de Nell se multiplient en même temps que le village révèle son vrai visage à ses nouveaux habitants.
J’ai particulièrement aimé l’ambiance à la Ravenswood que l’on peine à trouver en litté jeunesse : petit village sinistre, des protagonistes fascinants et des mystères à la pelle. Le tout pimenté par une traque d’un sérial killer. C’est plutôt inédit dans de la jeunesse. Globalement, cette lecture est rafraichissante pour son originalité : un village sinistre mais attachant, des frissons et une ambiance savamment plantée. Bon après ça reste Kate Brian alors on retrouve des éléments teenage avec les triangles amoureux, les mecs canons et les garces. L’auteure a su transposer son univers dans une tonalité dark qu’elle maitrise parfaitement. Comme Rory, on sent que qq chose ne va pas et on cherche la cause. Les indices disséminés au long de la lecture sont placés à des endroits stratégiques et plus on avance, plus on est intrigué par les mystères qui planent La fin est surprenante, bien que l’on s’y attende. Je trouve qu’elle aurait été parfaite sans tome 2, cela dit, je suis ravie qu’il y ait une suite pour que l’on puisse retrouver nos héros.
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          La fin savamment amenée tout au long de ce T1
-          La trame entre thriller et folie
-          L’ambiance et le village
-          Originalité
-          L’héroïne niaise comme Reed
-          Quelques longueurs
-          Un tome 2 pas nécessaire 
 
Extrait
« Il entendit un bruit. Un craquement. Un délicieux frisson le parcourut de la tête au pieds. Il se souleva très légèrement, juste assez pour que la monture métallique de ses lunettes émerge du rocher escarpé derrière lequel il était tapi. A sa vue, il laissa échapper un soupir. Elle était si menue, si ferme, et tellement insouciante. Ses cheveux blonds formaient une lourde tresse. C'était ses cheveux qui l'avait séduit en premier lieu. Si épais, si doux, offrant une si riche variété de nuances dorées. Cette fille n'avait pas conscience de la beauté de ses cheveux. Ni de sa beauté tout court. C'est pour cela qu'il l'aimait. »
***
« La porte s'est soudain ouverte en grand, et Tristan m'est apparu dans toute sa splendeur. Son T-shirt, d'une blancheur immaculée, mettait en valeur son bronzage cuivré et le blond doré de ses cheveux. Lorsqu'il a écarté une mèche de son visage, celle-ci s'est remise en place immédiatement, caressant au passage sa haute pommette. Il m'a regardé avec une expression à la fois chagrinée et résigné. »
 
A savoir
Mon avis sur d’autres livres de Kate BRIAN :
-          Série Campus
 
-          Série spin-off dérivée de Campus : Privilèges
 
Le T2, Hereafter, est sorti en novembre 2016 :
 
SPOILERS
Pour échapper à Steven Nell, redoutable tueur en série, Rory Miller et sa famille trouvent refuge sur Juniper Landing, une île éloignée de tout. Avec son ciel bleu, ses plages de sable blanc et ses aimables habitants, l'endroit ressemble à un petit paradis terrestre. Du moins à première vue... Rory s'aperçoit bientôt que Juniper Landing recèle un terrible secret, et le brouillard tourbillonnant qui y déferle chaque matin se révèle encore plus terrifiant que Steven Nell. Lorsqu'elle découvre la douloureuse vérité, Rory comprend qu'elle ne pourra jamais rentrer chez elle.
 

dimanche 15 janvier 2017

La Vérité sur Alice

 
Auteur : Jennifer MATHIEU
 
Prix : 17E  
 
Edition : PKJ  
Résumé
Alice Franklin a mauvaise réputation. Lors d’une soirée, elle aurait couché avec deux garçons et provoqué la mort accidentelle de l’un d’eux. C’est forcément vrai puisque c’est écrit partout sur les murs des toilettes du lycée.
Tout le monde a son avis sur Alice : son ancienne meilleure amie, l’entourage de la victime, son admirateur secret… Au sujet d’Alice, chacun a sa vérité… Quelle sera la vôtre ?
Mon avis
Je ne sais pas si vous avez vu la vidéo qui est sortie à peu près à la même époque que la parution de ce livre. Elle provient du Danemark (ou un autre pays tout aussi génial) et montre les violences quotidiennes faites aux femmes. Pas de bleus ou de séquelles physiques. Juste des mots que l’on entend tous les jours : salope, connasse, pute. La voix off de la vidéo est celle d’une femme en devenir, qui demande à son père de ne pas participer à ce sexisme quotidien, inconscient et latent. La Vérité sur Alice reprend cette thématique et nous montre le Alice-bashing qui s’opère dans son lycée car celle-ci aurait couché avec deux garçons à une soirée.
Plusieurs points de vue reviennent sur la soirée qui a tant fait parlé le lycée ce lundi matin. Alice se serait fait Brandon et son meilleur ami. Puis, Brandon est mort dans un accident soit disant causé par Alice. Salope pensent les filles. Ses copines se détournent d’elle, il ne fait pas bon rester près de pareille dévergondée. Pute pensent les garçons mais merde, une pute bandante. Et puis paria pense Kurt qui se fiche de l’opinion de tous ces bien-pensants. Et si ces derniers étaient ceux qui avaient le plus de choses à cacher ?
Tous donnent leur avis sur Alice : sa meilleure amie, ses copines populaires, ses soit-disant copains, son admirateur secret. Tous émettent leurs grains de sel sur Alice et seul le dernier chapitre lui donnera la parole. Je m’attendais à ce que les différents points de vue nous retracent cette fameuse soirée où tout a basculé. Mais, en réalité, ces points de vue s’intéressent aux secrets que cachent chaque protagoniste, à l’avant et l’après de la chute d’Alice. Aussi, on a droit à une contextualisation post et pré-soirée qui se croise. Le roman devient alors assez léger et teenage tout en restant profond. L’auteure sait dénoncer le sexisme du Sud des Etats-Unis mais aussi mondial et les problèmes auxquels doivent se confronter les jeunes-filles. Elle parle ainsi de la misogynie ambiante qui commence très tôt : une fille qui couche est une salope et ne doit pas être fréquentée. On apprécie les thèmes difficiles qui sont abordés ainsi que la dénonciation de cet esprit patriarcal tout en restant léger et réaliste. On apprécie également le cynisme de Kurt qui dénonce toutes ces injustices et ces problèmes d’harcèlement. Aussi, même si ce livre n’est pas mon genre favori, je me suis prise à vouloir connaitre la vérité sur Alice. Si vous n’avez rien dans votre PAL, ces 200 pages vous embarqueront ;)
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Thème peu traité de la violence et misogynie latente qui commence très tôt dans le scolaire
-          Thèmes difficiles : dysfonctionnements familiaux, avortements, couple, harcèlement au lycée
-          Dénonciation d’un esprit conservateur ds les états du Sud des Etats-Unis mais que l’on a tous connu
 
 
Extrait
« Alors ensemble, on s'en est pris à Alice Francklin.
Une moins que rien.
Une garce.
Une meurtrière. »
 

mercredi 11 janvier 2017

Nous autres simples mortels

 
Auteur : Patrick NESS
 
Prix : 16E
 
Edition : Gallimard Jeunesse
Résumé
Et si vous n'étiez pas l'Élu?
Si vous n'étiez pas destiné à être un héros? Celui qui est censé combattre les zombies, ou ce nouveau truc, là, complètement dingue, avec les lumières bleues. Il y a des choses tellement plus importantes que la énième fin du monde! Si vous étiez comme Mikey ? Qui veut simplement avoir son bac, passer ce dernier été avec ses amis et, enfin, embrasser Henna (ou plus). Juste se sentir capable de découvrir l'extraordinaire dans sa vie si ordinaire...
Laissez-vous entraîner à travers le prisme fascinant d'adolescents attachants, avec leurs fêlures et leurs rêves. Récompensé par les prix littéraires les plus prestigieux, auteur de la brillante trilogie «Le chaos en marche», de «Et plus encore», et de «Quelques minutes après minuit», Patrick Ness mêle ici réel et fantastique de façon tout à fait originale. Percutant de justesse et de sensibilité.
 
Mon avis
Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard jeunesse pour ce service de presse.
 
IREVERENCIEUX et AUDACIEUX
Toujours dans ma volonté de lire les classiques de litté jeunesse, je me suis attaquée à Patrick Ness, véritable incontournable de la littérature jeunesse avec son livre (bientôt adapté en film) Quelques minutes après minuit. J’ai tellement aimé ce livre que j’ai décidé de lire la nouvelle parution de l’auteur : Nous autres simples mortels qui prend le contre-pied de la litté jeunesse : plutôt que de nous montrer des héros qui se battent et qui sont élus, par l’opération du St Esprit ou autre, Patrick Ness se concentre sur la foule qui évolue à côté d’eux. Aussi, alors que de terribles évènements se déroulent, que des adolescents se battent contre des Immortels et que la fin du monde semble proche, l'écrivain décide se tourne vers des ados normaux dont les seuls problèmes sont ceux que nous connaissons à leur âge : l’adolescence, l’amitié et l’amour.
A chaque titre de chapitre correspond un bref résumé de la quête trépidante de ces Elus, les Indie Kids. Ensuite, le chapitre tout entier nous conte quant à lui l'existence normale d'une troupe d'amis. Mikey est amoureux de sa meilleure amie, Henna, souffrant de troubles mentaux dus au stress mais s’est juré d’oser lui avouer son attirance. Il doit faire face à ses sentiments et à son épreuve du bac, aux problèmes de sa sœur et prie pour que son lycée ne soit pas détruit dans la guerre qui fait rage. Heureusement, il n’est pas seul et avec ses amis, ils vont avancer dans les méandres de la vie adolescente.   
Patrick Ness a créé des protagonistes à la fois fragiles et forts, en proie au doute mais qui possèdent la volonté d'avancer. Et avec ou sans pouvoirs magiques, ils nous poussent à l’admiration car plutôt que de se battre contre les Immortels comme les Indies Kids, ils doivent composer avec leurs soucis. Bon, je reconnais que le début est lent à se mettre en place. Ne vous décourager pas si vous êtes perdus dès les premières pages ! Tout n’est pas expliqué de suite et il y a 6 personnages qui traitent des malheurs de l’adolescence : amour, amitié, sexualité, famille, incertitude vis-à-vis de l’avenir, espoir et rêves. Bon, les allergiques au pathos comme moi n’apprécieront que très peu les larmes présentes dans le récit qui évoquait Où est-tu Alaska ? de John Green : Mikey est l’archétype du romantique et Henna est totalement barrée. Mis à part ces deux points négatifs, j’ai continué ma lecture et je me suis surprise à m’attacher progressivement à ces curieux personnages. De plus, Ness traite du mal-être adolescent et il est difficile de ne pas tomber dans le pathos, alors on lui pardonne. Et puis, le retournement de situation de la fin contribue à couper court à cette déferlante de sentiment. Le roman nous captive par son originalité et on ne peut s’empêcher d’aimer ce contre-pieds de la part de l’auteur vis-à-vis des topei de littérature et plutôt que de nous prendre des héros exemplaires, de choisir des humains aux failles proches des nôtres. La parabole est simple, l’auteur nous peint le passage de l’enfance à l’adolescence et on ne peut que revivre ou réfléchir à cette mini- fin du monde que chacun a dû/doit vivre.
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Roman de société : anorexie, mal-être adolescent, pbs mentaux
-          Le retournement final
-          Le contre-pied pris par l’auteur dès le début de traiter des gens normaux dans une guerre fantastique.
-          Des personnages à la John GREEN : un peu trop perchés et marginaux
 
Extrait
« Et même si personne ds ma famille ne sera l’Elu ou le Phare de la Paix ou je ne sais quel autre truc tordu qui ns tombera dessus le prochain coup, je ss sûr qu’il y a bcp plus de gens comme moi et que d’indie Kids affublés de noms pas possibles et qui ont des destins avec un grand D (mais là je suis méchant, parce qu’ils sont souvent plutôt sympas, les indie kids, seulement… ils forment un clan et ils n’en démordent pas) »
 
A savoir
Et puisque je tape dessus, Qui es-tu, Alaska ? de John Green :  http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/qui-es-tu-alaska.html