dimanche 31 mai 2015

Keleana T2 - La Reine sans Couronne



 Couverture de Keleana, Tome 2 : La Reine sans Couronne
Auteur : Sarah J. Maas
 
Prix : 19E
 
Edition : La Martinière Jeunesse

Résumé

Pour échapper au bagne, Keleana l'Assassineuse, est devenue le champion du tortionnaire de son peuple, le roi d'Adarlan. Pour conserver sa liberté, elle doit maintenant éliminer un à un les ennemis du royaume. Répugnant à trahir ses idéaux en accomplissant cette tâche, Keleana doit user de stratagèmes de plus en plus complexes. Quitte à perdre la confiance de ceux qu'elle aime, et ses seuls vrais alliés au sein d'une société gangrenée par la méfiance, la trahison et la peur.

Le vent de rébellion qui souffle sur le royaume pourrait être sa seule chance. Keleana saura-t-elle y trouver le salut sans y perdre la vie ?

 

Mon avis

Je l’avoue, ma PAL à l’instar de mon portefeuille sont vides ^^. Je suis donc allée à la bibliothèque pour contrebalancer mes dépenses et j’ai trouvé le tome 2 de Keleana. J’avais lu le T1, il y a longtemps, à sa sortie et je n’avais pas réellement accroché. Aussi, n’avais-je pas beaucoup d’espoir avec ce T2 mais bon, j’aime bien laisser une seconde chance.

Nous retrouvons donc Keleana en champion du roi, chargée d’assassiner les traitres à la couronne. Elle aurait pu se contenter d’exécuter simplement sa tâche mais il s’agit de l’Assasssineuse d’Ardalan. On ne peut pas la commander, sans compter que sa soumission au roi n’est qu’apparente : Keleana lutte pour sa liberté et rien d’autre.

Je ne sais pas pourquoi je n’avais pas apprécié le T1 ; je me souviens de l’avoir lu en une après-midi, cela a dû influencer mon jugement… Sans compter que j’espérais vraiment trouver une guerrière et Keleana ne répond pas vraiment à cette description. Bref, je reprochais surtout un manque de morgue de la part de ce personnage. Pourtant, dans ce second tome, elle ne m’a plus paru aussi molle, j’ai même accroché à son caractère. Bon, cela dit, mon 2e reproche est toujours valable : l’intrigue est trop simple, on découvre la solution bien trop vite et on râle de voir les personnages piétiner ainsi. Mis à part cela, le livre demeure divertissant, en particulier la 2e partie qui accélère considérablement l’intrigue, et met en place une suite qui donne envie de savoir ce qu’il adviendra de l’Assassineuse. Je n’ai donc plus un avis aussi péjoratif que lorsque j’avais lu uniquement le T1 et si jamais la bibliothèque fait l’achat du T3, je pense le lire.

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Les personnages
-          Le thème : femme assassin que se bat pour sa liberté
-          1ere partie un peu lente
-          Intrigue trop facile

 

Extraits

« Les volets battants sous les bourrasques étaient la seule trace de son intrusion. Personne ne l'avait vue escalader le mur de ce jardin noyé dans l'ombre, et, au milieu du tonnerre et des rafales soufflant de la mer toute proche, personne ne l'entendit se hisser au sommet de la gouttière, enjamber le rebord d'une fenêtre et se glisser dans le couloir du premier étage.

 À l'approche de pas, le champion du roi recula dans un renfoncement. Le visage dissimulé sous un masque et un capuchon noirs, elle se contraignait à se fondre dans les ténèbres, à n'être plus qu'un pan d'obscurité. Une servante se dirigea d'un pas traînant vers la fenêtre ouverte et la referma en grommelant. Un instant plus tard, elle avait disparu dans l'escalier au fond du couloir sans avoir remarqué les empreintes humides sur le parquet. Un éclair illumina le couloir. L'Assassineuse inspira à fond et passa mentalement en revue les plans du manoir laborieusement mémorisés au cours des trois journées pendant lesquelles elle l'avait observé à la lisière de Bellhaven. Cinq fenêtres de chaque côté de l'entrée, et la chambre de Lord Nirall était la troisième à gauche.

Elle tendit l'oreille, à l'affût d'autres servantes, mais la demeure restait silencieuse au milieu de la tempête déchaînée. Silencieuse et souple comme un spectre, elle s'avança dans le couloir. La porte de la chambre s'ouvrit avec un léger grincement sous sa poussée. Elle attendit un grondement de tonnerre pour la refermer derrière elle.

Un nouvel éclair illumina deux formes humaines assoupies dans le lit à colonnes. Lord Nirall n'avait probablement pas plus de trente-cinq ans et sa splendide épouse à la chevelure sombre était profondément endormie dans ses bras. En quoi avaient-ils offensé le roi au point qu'il voulût leur mort ?

 Elle se glissa vers le bord du lit. Elle n'était pas censée s'interroger. Son travail consistait à obéir. Sa liberté en dépendait. Tandis qu'elle approchait de Lord Nirall, elle réfléchissait à son plan. Son épée jaillit de son fourreau avec un léger sifflement. Elle inspira, soudain oppressée, et se prépara mentalement à ce qui allait suivre. Les yeux de Lord Nirall s'ouvrirent alors que le champion du roi levait son épée au-dessus de sa tête »

 

 

« - Si vous déboulez ici comme pour lui démolir le portrait, susurra-t-elle, il risque de se douter de quelque chose. Et, je vous le répète pour la dernière fois, pas un mot. Laissez-moi lui parler et l'enjôler.

 - Je ne suis donc là que pour la décoration ? s'enquit-il, les sourcils levés.

 - Estimez-vous heureux que je vous trouve passable comme accessoire. »

 

A savoir sur la série Throne of Glass

Le T3 sort le 29 août 2015. Contrairement à ce que je croyais, il ne s’agit pas d’une trilogie car le T4 est déjà sorti dans les pays anglophones.

Voici le résumé du T3 – L’Héritière du feu :

 Couverture de Keleana, tome 3 : L'héritière du feu
Trad perso : on copie, on crédite svp
 
Keleana a survécu à des luttes mortelles et à un cœur brisé - mais cela a un coût indicible. Maintenant, elle doit se rendre sur une nouvelle terre pour affronter sa plus sombre vérité... la vérité de son héritage qui pourrait changer sa vie - et son avenir - pour toujours.
 
Pendant ce temps, les forces brutales et monstrueuses se rassemblent à l'horizon, dans l'intention d’asservir son monde.
 
Keleana trouvera-t-elle la force de combattre non seulement ses démons intérieurs, mais à prendre le dessus sur le mal qui est sur ​​le point d' être libéré ?

 

La couverture du T4Queen of Shadows (je ne traduis pas le résumé car je ne veux pas me spoiler)
Couverture de Throne of Glass, tome 4: Queen of Shadows
Everyone Celaena Sardothien loves has been taken from her. But she's at last returned to the empire—for vengeance, to rescue her once-glorious kingdom, and to confront the shadows of her past . . .

She will fight for her cousin, a warrior prepared to die just to see her again. She will fight for her friend, a young man trapped in an unspeakable prison. And she will fight for her people, enslaved to a brutal king and awaiting their lost queen's triumphant return.

Celaena’s epic journey has captured the hearts and imaginations of millions across the globe. This fourth volume will hold readers rapt as Celaena’s story builds to a passionate, agonizing crescendo that might just shatter her world.

mercredi 27 mai 2015

How to ruin a summer vacation


 Couverture de How to Ruin, Tome 1 : How to Ruin a Summer Vacation
Auteur : Simone Elkeles

Résumé

« Moshav ? C’est quoi un moshav ? Est-ce que ça veut dire une « galerie marchande » en hébreu ? Je veux dire, d’après ce que Jessica m’a dit, les boutiques israéliennes ont les dernières modes d’Europe. La robe noire de Jessica est vraiment géniale. » […]

Malheureusement, Amy Nelson, 16 ans, « moshav » n’est pas de l’hébreu pour « galerie marchande ». Pas du tout. Pensez à chèvres, pas Gucci.

Aller en Israël avec son père qu’elle ne connait pas, est la dernière chose qu’Amy souhaite faire de son été. Elle a une sérieuse rancune contre le « Donneur de Sperme » pour s’être montré si peu présent dans sa vie.

Maintenant, voilà qu’il la traine dans une zone de guerre pour qu’elle rencontre sa famille qu’elle n’a jamais connue, où elle va surement être appelée à l’armée. Au moins, si elle n’était pas coincée dans une maison sans clim et une seule salle de bain pour sept personnes tout l’été – pas de meilleure amie, pas de copain, pas de shopping, pas de portable…

Adieu fierté, bonjour Israël.  

 

Mon avis

Partiel d’anglais oblige, j’ai lu en VO le tout premier livre de Simone Elkeles. Et WHAOUH !! Pourquoi il n’a pas été traduit, lui ?? Grande question ! Il est à la hauteur d’Irrésistible Attraction. Et ce n’est pas peu dire.

Amy a 16 ans et, en 16 ans, elle a du voir son père 14 fois. La blessure est toujours là, mais elle a appris à vivre avec, à en rigoler et, finalement, à s’en foutre. Elle ne croyait plus voir le « Sperm Donnor » jusqu’à ce qu’il débarque un jour chez elle et sa mère et déclare qu’elle passera les vacances dans son pays d’origine pour faire connaissance avec sa grand-mère, atteinte d’un cancer. Pour Amy, c’est un projet fou : elle n’ira pas en Israël rencontrer de parfaits inconnus pour faire plaisir à son père qui ne l’a jamais regardée. Mais sa mère n’est pas de cet avis. Or, nous avons tous connus les effets de deux parents ligués et unis pour une même cause : décollage immédiat vers Tel-Aviv pour Amy.

Vous aimez le style d’écriture de Meg Cabot ? Vous adorez le caractère de Rose Hathaway dans Vampire Academy ? Vous allez accrocher avec Amy qui mélange les deux. Elle est drôle, gaffeuse et ne manque pas de mordant. Son manque de chance et le choc des civilisations prête à rire jusqu’à la dernière page tant Amy est ridicule et ne comprend pas cette culture qui lui présentée. Amy, c’est le stéréotype de l’ado américaine qui aime la mode, sortir et ses amis. Mais, si elle abominablement drôle, les autres personnages sont également bien travaillés, en particulier Avi qui fait vraiment craquer : bourru mais au cœur tendre, tout aussi franc qu’Amy, on accroche immédiatement. La narration, contrairement aux autres livres d’Elkeles n’alterne pas les points de vue (c’est bien mon seul regret bien que la compagnie d’Amy ne m’ait absolument pas lassée, j’aurai aimé mieux connaitre Avi). Autre différence avec les autres livres d’Elkeles que j’ai pu lire : l’histoire d’amour n’est pas totalement centrale, oui elle constitue le moteur de l’intrigue mais pas que… Les relations entre Amy et sa famille sont également au centre du livre. D’ailleurs, on a quelques piques politiques assez légères pour ne pas nous lasser mais tout de même importantes telles que la propagande du gouvernement américain, la guerre Israël/Palestine... C’est vraiment 150 pages de concentré psychologique, humoristique et romantique. La citation de Lauren Barholdt est totalement méritée : « quel livre amusant ! Simone Elkeles a créé des personnages avec qui vous voulez être amis – drôle, narquois et intelligent ».

 

Extrait

Trad perso : on copie, on crédite svp

« - Je te le jure, Ron, ce n’est pas ma faute.

-          Ces mots sortent souvent de tes lèvres, Amy, me dit-il. Maintenant, explique-moi encore pourquoi tu t’es enfuie juste avant de rencontrer Safta pour, 15 minutes plus tard, te jeter sur un garçon. Au milieu du foin, pas moins.

Je creuse des saletés hors de mes ongles pendant que le Donneur de Sperme a cette très sérieuse discussion.

-          En réalité, pour être précis, je suis tombée sur lui, je dis.

Je palpe une partie de mes cheveux qui n’a pas été couverte par de la boue.

-          Je ne me souviens pas exactement comment je me suis retrouvée à le chevaucher.

Nous étions assis sur la pelouse devant la maison de ma grand-mère/oncle/tante/cousine. Ron a encore fait ce truc avec sa main dans ses cheveux.

Et ensuite un silence sans fin. Devrais-je expliquer ce qui s’est passé ? Je ne suis pas effrayée d’admettre que j’aime contrôler ma vie.

Ne me demandez pas pourquoi, j’ai juste lâché :

-          Je me sentais comme si tout le monde me regardait et m’analysait et ça craignait donc j’ai couru.

-          As-tu embrassé Avi ?

-          Qui est Avi ?

DS me lance le regard « tu te fous de moi ». Je me relève brusquement.

-          Non ! Pourquoi ? Est-ce que cousine Snotty (=morveuse) a dit ça ? Ecoute, il y avait des chiens vicieux qui me poursuivaient…

Il baisse les yeux vers le clébard qui n’a pas compris que mes pieds ne sont pas son terrain de jeu personnel.

-          Comme celui-là ? demande-t-il

Je secoue la chose pour le détacher de ma jambe.

-           Non. Oui. Et bien, ils lui ressemblaient mais ils étaient un peu plus gros. Et comme je courrais, je suis en quelque sorte tombée sur le copain de Snotty.

-          Son nom est O.S.N.A.T. Osnat. C’est un nom magnifique.

-          Pas de là où je viens. »

 

A savoir

Cette lecture est sans doute la plus accessible que j’ai lue jusqu’à maintenant : phrases courtes, beaucoup de dialogues, pas de mots compliqués, uniquement 150 pages. C’est réellement une lecture abordable pour celui qui veut se lancer dans la VO.

Ce tome-ci est le 1er d’une trilogie :

-          T2 : How to ruin my teenage life

 Couverture de How to Ruin, Tome 2 : How to Ruin My Teenage Life
Dans cette suite, TOUT dans la vie de Amy Nelson Barak's, va mal ! Sa mère s'est mariée et s'est déplacée dans une banlieue, et maintenant ils vont avoir un enfant. Amy part avec son père à Chicago et l'inscrit sur un site de rencontres en ligne. Ses quatre premiers rendez-vous sont cette nuit...
Quoi d'autre ? Son chien Mutt s'est "reproduit" avec le caniche de son voisin grincheux, donc Amy devra prendre un emploi à temps partiel pour payer la moitié de la facture pour les soins vétérinaire. Et il y a ce totalement ennuyant de garçon, Nathan Rubin, qui vient d'emménager dans son immeuble. Heureusement qu'Amy a un mignon petit-ami qui s'appelle Avi. Seulement il est plus comme un "non-petit-ami" puisqu'Avi va dans l'armée d'Israël pour les prochaines trois années.
Qu'est-ce que doit faire une fille quand tout le monde est en train de conspirer pour ruiner sa vie ?

-          T3 : How to ruin your boyfriend’s reputation

Il va sans dire que je lirai les autres tomes très prochainement ;)

Enfin, voici un autre livre de Simone Elkeles que j’ai eu l’occasion de chroniquer, il s’agit d’Attirance et Confusion : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/01/attirance-et-confusion.html

 

dimanche 24 mai 2015

Perdue et retrouvée



 Couverture de Perdue et retrouvée
Auteur : Cat Clarke
 
Prix : 17E
 
Edition : Robert Laffont (collection R)

Résumé

Essayez d'imaginer : une enfant kidnappée. Une famille déchirée.

Lentement, au fil des ans, cette famille va recoller les morceaux. Elle reste un peu fragile, bien sûr, mais toujours unie.

Et voilà que l'enfant, devenue adulte, revient à la maison... C'est là que l'histoire commence.

Et si la fin du cauchemar n’était que le début d'un autre ?

 
Mon avis

Cat Clarke c’est un peu l’évènement de l’année en sortie livresque. Du moins, pour moi, même si je ne suis pas intégralement fan de son œuvre. Bref, j’adore la lire tout de même. The Lost and the Found était donc attendu avec impatience et je n’ai pas regretté cette lecture. Pas une seule seconde.

Vous connaissez l’affaire du petit Gregory ? « 30 de mystère » voilà comment on titre l’affaire. Aujourd’hui encore, il y a des rebondissements dans l’enquête et elle passionne toujours autant, le corbeau n’a toujours pas été identifié et nous ne saurons certainement jamais rien de ce qui s’est passé en dépit des films et des livres sortis. Laurel Logan c’est la même chose au Royaume-Uni. Faith Logan n’est pas qu’une simple jeune fille de 17 ans. Elle est la sœur de la Petite Laurel Logan. Bref, elle a toujours vécu dans l’ombre de sa sœur : ses amis éprouvaient une fascination morbide parce qu’ils connaissaient une célébrité et ses parents doivent vivre avec le spectre de leur fille ainée disparue depuis plus de 13 ans. Mais un jour, l’ombre prend consistance : Laurel est de retour.

Faith est une héroïne avec laquelle j’ai immédiatement accroché : elle est drôle, elle est lucide et elle est forte. Comme toujours, Clarke rend ses personnages vivants : j’ai adoré Faith et j’ai ressenti exactement ce qu’elle a éprouvé : je me suis méfiée au début puis, j’ai carrément haï Laurel au milieu, et je suis restée mitigée à la fin. Cette fois-ci, pas de protagonistes en dépression ; au contraire : on assiste à la joie d’une famille enfin réunie après que l’une d’entre eux ait vécu l’horreur. Rien que la joie ? Pas sur… Clarke traite d’un sujet sensible, difficile et montre la réalité des choses. Une lecture choquante et assez angoissante qui pourrait tourner au mauvais polar, heureusement que son écriture sonne juste. Quoi qu’il en soit, Clarke est aussi claire, directe et courageuse dans ses prises de positions qu’à son habitude. Oui, Jeannette Hayes a raison. D’ailleurs, j’ai cherché et impossible de trouver ce livre. Je ne sais donc pas s’il existe ou non. Je ne sais donc pas s’il s’agit d’une invention... J’espère que ce n’est pas le cas. L’histoire, comme l’écriture, est poignante et affreusement réaliste : on accroche et, à chaque page tournée, on s’attend au pire. C’est Cat Clarke après tout. Et puis arrive le dernier chapitre. On ne sait toujours pas comment ça va finir mais on redoute moins le choc. Après tout, comment ça pourrait être pire ? Et arrive enfin le dernier paragraphe. Et là, on se prend une claque, pas comme celle de Revanche, mais tout de même. Lecture inoubliable, on reste bouleversé avec une phrase en tête : « oh mon dieu ». Du Cat Clarke dans toute sa splendeur.

 
Extrait

« C'est un mensonge. Tout compte. Chaque petit bout de l'histoire. Mais nous ne pouvons pas changer le passé. Je me surprends à formuler en silence le vœu d'être la meilleure sœur qui soit - d'agir le mieux possible pour rattraper les années perdues. C'est le moins que je puisse faire. »

 

A savoir

Comme toujours, il s'agit d'un one-shot ce qui veut dire qu'il n'y aura pas de suite.

Vous pouvez retrouver mes avis sur les lectures précédentes de Clarke ici :

-          A kiss in the Dark : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/07/a-kiss-in-dark.html


 

 

mercredi 20 mai 2015

Campus T12 - Disparue


Couverture de Campus, Tome 12 : Disparue
Auteur : Kate Brian
 
Prix : 13E
 
Edition : Bayard

Résumé

Indignée par la démolition de son ancien dortoir, Reed décide de former une société secrète. Elle est déterminée à montrer au directeur d'Easton que même si leur maison n'existe plus, les filles Billings sont plus fortes que jamais. Mais bientôt, Reed apprend une terrible nouvelle: Noëlle a été enlevée. Et si Reed ne respecte pas leurs instructions, les ravisseurs tueront son amie. Elle n'ose se confier qu'à Josh, son petit ami. Ensemble, ils tentent de dresser la liste de l’ennemies potentielles de Noëlle, et ils sont nombreux !

Bientôt, Reed reçoit un SMS, le premier d'un longue série de messages qui vont la mettre à l'épreuve en lui lançant des défis de plus en plus exigeants. Jusqu'au plus terrible: si elle veut revoir son amie en vie, elle doit rompre avec Josh, le soir de la Saint Valentin, devant tous le campus.

Et si, en réalité, c'est à Reed que les ravisseurs de Noëlle voulaient s'en prendre ?

 

Mon avis

Ah Campus ! Série que je suis depuis ses débuts et qui, malheureusement, s’essouffle. C’est souvent le cas avec les séries trop longues (Les Menteuse ou La Maison de la nuit pour ne citer qu’elles). Malheureusement, Kate Brian aussi talentueuse soit-elle, n’échappe pas à la règle.

Le T11 se terminait par le constat de l’enlèvement de Noëlle après une réunion des filles Billings et le 12 reprend avec un sms de menace. Reed doit obéir aux ravisseurs de Noëlle ou ils la tuent. Reed commence à soupçonner tout le monde : après deux amies psychopathes, on n’est jamais trop prudent…

Ce tome-ci est une véritable rupture avec la série : Reed est omnibulée par l’enlèvement de sa meilleure amie et l’atmosphère de l’internat n’est plus présente. Le fait que le bâtiment Billings ait été détruit signe la fin d’une époque : fini le glamour des chambres d’internat et l’ambiance cosy que les filles avaient réussi à créer. Leur groupe est éclaté. Les fêtes ou les soucis amoureux, éléments si communs des ados, deviennent secondaires pour laisser place à la dépression de Reed, à son inquiétude et aux épreuves qu’elle doit affronter pour sauver la vie de Noëlle. Un tome plus noir que les autres, plus oppressant, moins Kate Brian. Mais ce que je reproche le plus à ce tome c’est le manque de surprise : on n’y croit pas une seule seconde et le dénouement ressemble à un truc des Feux de l’amour : improbable, trop gros pour qu’on y croit et qui sonne comme un dénouement désespéré. Bref, un espoir de relancer la flamme. 

 

Extrait

« Il me regarda soudain comme s’il me voyait pour la 1ere fois. Des plis d’inquiétude barrèrent son front. Il s’approcha d’un pas.

-          Hé ! Ca va, toi ?

Je clignai des paupières, surprise de sa sollicitude. Je me sentais tellement seule, en ce moment, que je m’étonnais que quiconque me témoigne de la sympathie. De la part de Sawyer, c’était encore plus touchant. Mes yeux s’emplirent de nouveau de larmes.

-          Je croyais que tu allais me détester pour l’éternité, avouai-je.

Il soupira.

-          Je ne t’ai jamais détestée. D’accord, je voulais… J’aurai voulu être…

Il n’acheva pas sa phrase et regarda ailleurs. Nous rougîmes à l’unisson.

-          Mais je suis passé à autre chose, conclut-il.

-          C’est vrai ?

-          Assez pour avoir les boules quand tu as cette mine-là, ajouta-t-il. »


"Je regardai autour de moi pour la première fois. La lumière de la lune qui filtrait par la fenêtre derrière moi éclairait le sol poussiéreux. A cet étage, les autres fenêtres, étaient condamnées. Je me demandai si les flics avaient verrouillé la porte en partant. "

A savoir

Mon avis sur les autres livres de Kate Brian = T1 - Privilèges : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/privilege-t1.html

Un nouveau spin-off va se développer (publié en 2012) : Le Livre des Sortilèges mettra en scène une ancienne Billings dans les années folles et mêlera histoire et sorcellerie.
 
1915. Elizabeth Williams, 16 ans, vient juste d'arriver à l'école Billings pour filles, l'école sœur d'Easton Academy, fondée pour transformer les filles en épouses dévoués. Les parents d'Eliza attendent d'elle qu'elle apprenne les qualités requises pour être une gracieuse et obéissante femme, mais Eliza a un dangereux secret... Elle est une sorcière ! Après avoir trouvé un poussiéreux livre relié en cuir, Eliza forme un convent secret avec 11 autres filles, déguisant leurs rassemblements comme une société de littérature pour empêcher que leurs professeurs découvre la vérité. Délimité par la fraternité, elles jettent des sorts - maudissant la directrice, donnant des cloques aux garçons aux mains baladeuses et prestidigitation avec de belle robe de chiffon. Les filles goûtent à la liberté et au pouvoir pour la première fois, mais ce qui commence comme de l'amusement innocent tourne en quelque chose plus sinistre quand un des sorts a une inexplicable - et mortelle - conséquence. Eliza réalise que la magie peut lui apporter tout ce qu'elle a toujours voulu...mais il peut aussi détruire tout ce qu'elle a chèrement obtenue.
Mais est-ce trop tard pour arrêter ce qu'elle a commencé ?
Couverture de Campus, la préquelle : The book of spells
 
 
 
 
 
 
Le tome 13, Omnious, est sorti en anglais en 2011. Laissons 5 mois à Bayard pour le publier en France x)
 
Après les révélations choquantes faites dans le prequel, The Book of Spells, Noëlle et Reed savent qu'elles sont les descendantes des filles Billings origine et leur héritage comprend un coven de sorcières mystérieuses. Mais ce n'est rien comparé à ce qui se passe ensuite.
Une par une, les filles Billings disparaissent du campus.
Toute la communauté se mobilise afin de retrouver les filles perdues, en espérant qu'elles soit toujours vivantes. Reed ne peux pas croire qu'une tragédie frappe Easton à nouveau, et elle commence à se demander si les filles du Billings sont maudites. Mais lorsque le premier corps apparaît contenant un message juste pour elle, elle craint que ses amis sont pires que maudites : elles sont condamnées.
Couverture de Campus, Tome 13 : Ominous

dimanche 17 mai 2015

Les Rois Maudits T3 – Les Poisons de la Couronne


 
Auteur : Maurice Druon
 
Beaucoup d’éditions existent très peu chères

Résumé

Les Poisons de la Couronne ressuscite, presque jour par jour, les conflits, les intrigues, les haines et les crimes du règne de Louis X le Hutin, qui ne dura que dix-huit mois, mais dont les conséquences devaient être capitales pour la monarchie française. Lorsqu'il meurt empoisonné, en juin 1316, c'est la première fois depuis plus de trois siècles qu'un roi de France décède sans laisser un héritier mâle.

 

Mon avis

A croire que je n’arrive plus à me passer de l’univers médiéval : après avoir lu Red Queen, suivie de L’Héritière, voilà que je me suis (re)lancée dans la suite de la saga historique de Maurice Druon. Et je crois que ce 3e tome est mon préféré : certes, il y a des intrigues à n’en plus finir mais le cadre est posé ce qui permet à l’ironie d’être de plus en plus présente ; les personnages deviennent aussi désespérants qu’hilarants. Que du plaisir.

On retrouve nos personnages avec leurs intrigues habituelles : le roi de France, les Lombards et le duché d’Artois. Louis X a enfin réussi à se débarrasser de Marguerite pour épouser Clémence mais aucun héritier ne vient. Or, un royaume avec un roi si faible incapable de gagner une guerre et pas d’héritier, c’est la porte ouverte aux manigances. Qui ? Mahaut d’Artois bien évidemment ! Le roi lui prend son duché et son beau-frère est le successeur direct, elle voit l’occasion de faire d’une pierre deux coups : récupérer son bien et devenir la mère de la reine. Quant à Guccio, il maintient sa volonté d’épouser Marie de Cressay bien que les parents de la jeune femme s’y opposent toujours autant.

Si le 1er tome mettait en scène le règne impitoyable de Philippe le Bel et que le second se concentrait sur Marguerite, ce 3e tome laisse toute la place à Louis et à ses échecs. Druon fait de lui un portrait caricatural et se moque de ses décisions tout comme il ridiculise la chamaillerie du comté d’Artois. On assiste aux déchirements des nobles et à leur volonté de prendre le pouvoir, tout comme on constate que derrière chaque homme se cache une femme. Ce tome-ci, c’est réellement celui de la dérision, et seule l’histoire entre Marie et Guccio semble légèrement épargnée. Heureusement, elle n’est pas aussi présente que dans les 2 tomes précédents ce qui fait que les chapitres défilent plus vite : pris dans l’engrenage des intrigues de Mahaut ou des efforts du roi, on attend avec angoisse la suite des évènements. D’ailleurs, la grande force de Druon réside dans son écriture : bien qu’ironique, aucun personnage n’est épargné et il nous laisse nous faire notre propre opinion. C’était étrange de ne pas avoir d’avis tranché sur la question : un moment Mahaut m’énervait et deux minutes après je me mordais la lèvre inférieure de peur qu’elle soit découverte. Vraiment, cette série se bonifie au fil des tomes et il me tarde d’acheter le T4 pour voir ce qu’il nous réserve !

 

Extrait

« - La pluie, la pluie ! disait Louis X avec rage. Aurai-je donc toujours toutes choses contre moi ?

Une santé incertaine, un père dont l'autorité glaciale l'avait pendant vingt-cinq ans écrasé, une épouse infidèle et scandaleuse, des ministres hostiles, un Trésor vide, des vassaux révoltés, une disette l'hiver même où commençait son règne, une tempête qui manquait d'emporter sa nouvelle femme....

 Sous quelle effroyable discorde de planètes, que les astrologues n'avaient pas osé lui révéler, fallait-il qu'il fût né, pour rencontrer l'adversité en chaque décision, en chaque entreprise, et finir par être vaincu, non pas même en bataille, noblement, mais par l'eau, par la boue où il venait d'enliser son armée ! »

 

A savoir

Vous pouvez retrouver du T1 – Le roi de fer et du T2 – La reine étranglée ici :


mercredi 13 mai 2015

The Sin Eater’s daughter T1 : L’Héritière


  Couverture de L'héritière 
Auteur : Melinda Salisbury
 
Prix : 17E
 
Edition : Gallimard jeunesse

Résumé

Je suis l’arme parfaite

Twylla est promise au prince héritier du royaume de Lormere. Mais la jeune élue possède un don maléfique. Elle a le pouvoir de tuer par son simple toucher : elle est l'arme parfaite ! La cruelle reine qui l'a adoptée la contraint à exécuter les traîtres. Nul ne peut approcher Twylla sans risquer sa vie. Jusqu'au jour où Lief, son nouveau garde, charmant et rebelle, fait vaciller la jeune fille dans sa foi et sa soumission ...

 

Mon avis

Je n’avais pas l’intention de lire ce livre au début mais ma libraire m’en a donné envie en me parlant de l’univers impressionnant qui était créé. Je me suis donc lancée et je ne le regrette pas. C’est vrai que l’univers est particulièrement bien réussi et qu’on y croit et, de ce fait, l’intrigue qui n’est pas particulièrement exceptionnelle arrive à accrocher son lecteur.

Dans le pays de Lormere, vit Twylla : incarnation de la fille des dieux, elle peut tuer par un simple toucher. Twylla est donc intégrée à la cour de la reine pour être le bourreau des traitres à la couronne. Seuls les descendants royaux, bénis des dieux, peuvent la toucher. Twylla souffre donc de la solitude : aucuns amis, isolée de sa famille, crainte par les domestiques, elle est l’arme parfaite destinée à épouser le prince. Or, son nouveau garde (Lief) arrive à éveiller des sentiments que Twylla se croyait incapable d’éprouver : rébellion, athéisme et surtout désir.

Bien que ce soit un univers de fantasy, il pourrait tout aussi bien être complètement médiéval (engouement de Game of Throne…). Les plus pauvres sont dominés par une foi à toute épreuve, les nobles sont dominés par la crainte de la reine et la reine est dominée par la peur liée à l’épuisement de sa lignée et aux menaces de renversement. Or, elle connait Machiavel : « qui veut la paix, prépare la guerre ». Elle incarne la Reine de Cœur d’Alice au Pays des Merveilles : la moindre infraction à son règlement ridicule et elle hurle, non pas, « qu’on lui coupe la tête » mais « lâchez les chiens ! ». Ambiance garantie x). Twylla a vite compris le but du jeu : la soumission. C’est simple, net et précis. Si vous me connaissez un peu, vous allez vous dire que je vais la massacrer. Vous savez que j’aime les warrior mais, cette fois-ci, je vais faire exception : oui, elle m’a agacée car elle ne brille pas par son héroïsme mais l’univers du livre était tellement saisissant par sa réalité que je me suis dit qu’elle était une femme au XIIe siècle. Salisbury exprime très bien cela à la fin du livre en écrivant : « l’histoire de Twylla est une fiction, mais pour beaucoup de jeunes filles dans le monde, c’est la réalité. Je sais que certains seront agacés qu’elle ne se rebelle pas contre la vie qu’on lui a imposée, qu’elle ne s’insurge pas contre sa situation. Mais certains combats sont menés avec lenteur, en silence. Il est de petites rebellions, qui ne rendent pas la victoire moins héroïque. La bravoure ne consiste pas seulement à foncer sur un dragon avec une épée, mais aussi à affronter la vérité et à s’en accommoder ». Ces femmes étaient pieds et poings liés, leur rébellion ne pouvait pas se faire frontalement et je ne les blâme pas. A partir de là, Twylla ne m’a plus parue aussi cruche, elle a même réussi à me rendre fière lors du dénouement (qui a réussi à me surprendre car il s’écarte brusquement des sentiers battus). Les personnages secondaires sont assez peu présents : un triangle amoureux se forme entre le prince et le garde ; Lief est aussi attachant et charmant que le prince est froid et brisé. La reine est très peu présente mais chacune de ses apparitions est glaciale. Elle m’a évoqué Joffrey : on se tend dès qu’elle entre en scène tout en se demandant ce qu’il va (encore) arriver. Le suspens est maintenu jusqu’à la fin, on est entré dans cet univers et on n’en sortira que lorsque l’auteure l’aura décidé. Une lecture très plaisante et, qui je suis sure, en ravira plus d’un.

 

Extrait

«  Deux moissons se sont écoulées depuis que j’ai exécuté mon meilleur ami. Vingt-quatre Révélations. Vingt-quatre fois j’ai du entrer dans la pièce dont Tyrek a été sorti de force, et prendre le poison qui m’a permis de le tuer par simple contact. En vingt-quatre lunes, j’ai tué 13 traitres, en comptant Tyrek et les deux hommes d’aujourd’hui. Pour Lormere. Pour mon peuple. Pour mes dieux. »

 

A savoir

Il n’y a que très peu d’infos sur le tome 2 : ni titre, ni couverture, ni résumé. Je ne parle même pas de date x)

J’ai donc contacté Melinda Salisbury, qui m’a très gentiment répondu, malheureusement elle ne peut pas me donner de résumé officiel pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas fait (ce qui ne serait tarder car son éditeur l’a contactée pour qu’ils le rédigent).

Mais, elle a tout de même répondu à mes questions pour que nous sachions un peu à quoi nous attendre dans le tome 2.

Voici sa réponse :

« The second book takes place in Tregellan, the neighbouring country to Lormere, and focuses on new characters and their lives, and the challenges they face. War is coming, and everyone must prepare for it, things are going to change forever because of the events in The Sin Eater's Daughter. »

Trad perso : on copie, on crédite svp

Le 2e tome a lieu dans Tregellan, le pays voisin de Lormere. Il se concentre sur de nouveaux personnages, leurs vies, et les difficultés auxquelles ils doivent faire face. La guerre arrive, et tout le monde doit s’y préparer ; les choses vont changer à tout jamais à cause des évènements du tome 1