samedi 18 janvier 2014

Nos étoiles contraires


Couverture de Nos Étoiles Contraires
Auteur : John Green
Prix : 16,50 E
Edition : Nathan


Mon avis

Je me rends compte d’une chose : faire une chronique sur un livre qu’on a adoré est bien plus difficile que je ne le croyais et je comprends pourquoi la 4ème de couverture n’a mis que des citations : ce livre est si bouleversant qu’on rencontre des difficultés à faire une présentation classique. Sachez juste que c’est l’histoire d’une jeune fille, Hazel, victime du cancer mais qui rencontre l’amour. Vous voyez si on le résume, il semble tellement banal que ça ne donne aucune envie de le lire… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne l’ai pas lu plus tôt et je le regrette !

Plutôt que d’expliquer l’histoire entre Hazel et Augustus, je vais vous expliquer pourquoi la critique est aussi enthousiaste et pour une fois elle a bien raison ! Tout d’abord, sachez que ce n’est pas l’histoire stéréotypée de la jeune cancéreuse malheureuse dans un hôpital. Ici, nous avons une héroïne forte, drôle et courageuse. Mais elle n’est pas le seul personnage comme ça, tous les,autres le sont ! Quand les blogs disaient que l’on passait du rire aux larmes, je me disais qu’ils exagéraient mais pas du tout ! C’est exactement ça ! Le pathétique qui n’est pas au rendez-vous, je vous en donne même une preuve : Isaac, un ami d’Hazel, a un cancer de l’œil. On lui en a enlevé un et on s’apprête à faire de même avec la 2eme. Lisez maintenant comment il évoque le fait d’être aveugle : « ce matin, je suis allée à la clinique et j’ai dit au chirurgien : « je préférerai être sourd qu’aveugle ». Et lui m’a répondu : « ça ne marche pas comme ça ». Et moi : « oui, je sais que ca ne marche pas comme ça. Je disais juste que si, j’avais le choix, que je n’ai pas, je préfèrerai être sourd qu’aveugle ». Et lui : « la bonne nouvelle, c’est que vous ne serez pas sourd ». Et moi : « Merci de m’expliquer que mon cancer de l’œil ne va pas me rendre sourd. J’ai vraiment de la chance qu’une sommité intellectuelle telle que vous daigne de m’opérer ». Vous voyez ? Sujet délicat et tragique mais on rigole tout de même grâce à cette écriture magique dont fait preuve Green. Et les personnages sont tous drôles, aucun ne nous ennuie ou ne nous exaspère. Quand Entrainement Weekly le dit: « drôle , poignant, lumineux » ce n’est absolument pas exagéré. Le livre se termine trop vite et je comprends mieux la citation de la 4eme de couverture : « on rit, on pleure, et on en redemande ».

Je ne vois aucun défauts à ce livre : faire passer son lecteur des rires au larmes démontre la qualité de la plume et l'attachement créé par l'auteur aux personnages. On parle souvent de la "magie d'un livre", spontanément je désigne Harry Potter (http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/09/harry-potter-t1-lecole-des-sorciers.html) mais maintenant, je peux parler de John Green. Je ne dirai qu’une chose : lisez-le, vous ne le regretterez pas. Vous serez bouleversés mais pas parce que Green appuie sur le pathétique. Non, loin de là, il fait une œuvre réaliste en nous montrant deux jeunes gens qui veulent oublier la maladie mais il ne nous décrit pas en long, en large et en travers leurs souffrances. Attention, il ne les minore pas non plus. Elles sont présentes sans être omniprésentes. Ici, le stéréotype du cancéreux souffrant mais se battant vaillamment est abandonné : ce sont deux ados parfois détestables avec leurs parents et qui veulent simplement vivre leur vie.  


Extrait

Bon je ne peux pas résister, voilà un échange entre Hazel et Augustus.


« - J’espère seulement, a-t-elle ajouté en se tournant vers Gus, qu’ils deviendront des jeunes gens aussi réfléchis et intelligents que toi.


 J’ai résisté à l’envie d’avoir un haut-le-cœur sonore.


 - Il n’est pas aussi intelligent que ça, ai-je dit à Julie.


 - Hazel a raison. C’est juste que la plupart des mecs canon sont stupides. Par conséquent, je me situe au-delà des espérances.


 - Oui, il est avant tout sexy, ai-je déclaré.


 - C’en est parfois aveuglant, a-t-il renchéri.


 - D’ailleurs, Isaac, un de nos copains, est devenu aveugle à cause de ça.


 - Quelle tragédie ! Mais comment puis-je m’empêcher d’être mortellement beau ?


 - Tu ne peux pas.


 - Ah, c’est un fardeau d’avoir un visage sublime.


 - Sans parler de ton corps.


 - Ne me lancez pas sur le sujet de mon corps parfait. Il faut éviter de me voir nu, Dave. Hazel m’a vu nu et ça lui a coupé le souffle, a-t-il dit avec un petit signe de tête en direction de ma bombonne d’oxygène. »

Le temps contre nous T1


Couverture de Le temps contre nous, Tome 1
Auteur : Tamara Ireland Stone
Prix : 15 E
Editeur : La Martinière Jeunesse

Résumé

1995. Il ne se passe pas grand-chose dans la petite ville d’Evanstone. Aussi, quand Bennett, intègre le lycée en cours d’année, Anna Green est aussitôt attirée. Mais Bennett est solitaire et mystérieux et, s’il semble apprécier Anna, il garde ses distances. Jusqu’au jour où Bennett sauve Anna d’un cambriolage, apparaissant à ses côtés comme par magie. Il lui révèle alors son secret : il vient du futur ! De 2012, plus exactement. Et son temps est compté, car il est venu chercher sa sœur qui s’est égarée lors d’un voyage temporel. Pourtant, Anna et Bennett vont s’aimer. Ensemble, ils parcourront le monde avec cette seule obsession : que leur amour reste fort et bien vivant. Qui sait s’ils ne parviendront pas, ainsi, à vaincre l’implacable logique du temps…


Mon avis

L’auteure nous livre un bon livre jeunesse dont il est difficile de se détacher. Les pages se sont enchaînés sans que je puisse m’arrêter de les tourner. Je n’avais qu’une question en-tête : « réussiront-ils ? ».

« Mais réussiront-ils à quoi ? » vous allez me dire. Il faut savoir que le titre est tout à fait approprié. Bennett est un ado de 2012 alors qu’Anna en est une de 1995. Mais ils vont être liés par un amour plus fort que le temps. Non, non, non, il ne s’agit pas d’une histoire de cougar ^^. Ils se rencontrent grâce au don de Bennett qui lui permet de voyager dans le temps. Ainsi, ils ont tous les deux 17 ans lorsqu’ils se rencontrent. Vous comprenez mieux la question : « réussiront-ils ? » du début.

Ireland a été maligne, l’histoire s’ouvre avec un prologue qui nous tient en haleine jusqu’à la fin du livre. Je ne sais pas si vous aimez beaucoup les éditions La Martinière Jeunesse mais je trouve que c’est une édition assez ambigüe. Il y a des livres qu'on déteste, ceux qu'on adore et puis il y a ceux qui sont bien, dont on garde un bon souvenir sans être pour autant complètement fan. Le temps contre nous appartient à cette catégorie : on aime, on adhère bien à l’histoire mais bon on n’est pas fan au point de le relire. A mon sens,  l’histoire d’amour n’est pas assez développée ou alors elle est trop infantilisée. Bref, je ne sais pas ce qui s’est passé mais Anna pouvait parfois m’énerver et ne comprenait pas les conséquences que pouvait avoir ses souhaits. Quant à Bennett, il était passif, sans caractère.

En conclusion, un livre agréable sans être un coup de cœur. Son avantage ? La barrière du temps qui est vraiment le thème central annoncé par le livre et qui dynamise le récit. Un tome 2 est prévu et il est fort probable que je le lise. Cette fois-ci l’histoire sera du point de vue de Bennett.


Extrait

« -J'ai un petit quelque chose pour toi.

-Ah bon ?

Il plonge la main dans son sac à dos, et en ressort une fiche pochette en papier. J'ai le souffle coupé quand je comprends ce qu'il y a dedans, et surtout ce qu'il a dû faire pour me ramener cette carte postale. Je ne peux m'empêcher de sourire en contemplant cette vue du ciel de Koh Tao.

-Tu y es retourné pour ça ?

Il hausse les épaules, l'air penaud.

-Tu voulais un souvenir, non ?

La cloche sonne au loin, menaçant de nous transformer en retardataires.

-Je ferais mieux de foncer. A tout à l'heure.

Il commence à s'éloigner, mais je le rappelle. "Bennett !" Il se retourne.

- Quoi ?

 - J'ai encore tes fringues chez moi.

J'ai parlé plus fort que prévu et m'empresse de regarder autour de nous pour vérifier que personne ne m'a entendue. Sa bouche se retrousse en un sourire satisfait.

Bon, j'imagine que je devrai passer les prendre, alors. »

Il était fait pour moi


Couverture de Il était fait pour moi
Auteur : Rebecca Serle
Prix : 15 E
Editeur : Hachette (collection : bloom)

Résumé

Shakespeare n’a rien compris. Son chef d’œuvre le plus connu ? Complètement à côté de la plaque. Vous voyez bien de quoi je parle, Roméo et Juliette. Cette histoire ne parle pas seulement d’amour. C’est avant tout un drame. Qui a fait des morts. D’ailleurs, ça n’était pas censé se finir comme ça. Si vous lisez attentivement, vous vous apercevrez qu’il y avait déjà quelqu’un dans le tableau avant que Juliette n’arrive. Quelqu’un que Roméo aimait beaucoup. Elle s’appelait Rosaline. De l’avis général, Roméo et Juliette, aveuglés par leur passion, ont été les malheureuses victimes du destin. C’est faux. Juliette n’avait rien d’une douce et innocente jeune fille torturée par la fatalité. Elle savait exactement ce qu’elle faisait. Et Roméo ? Roméo avait déjà une âme sœur, moi. Il était fait pour moi. C’est avec moi qu’il aurait passé le reste de l’éternité si elle n’était pas venue me le prendre. Peut-être qu’alors la catastrophe aurait été évitée. Peut-être qu’ils seraient encore vivants. Et si la plus grande histoire d’amour jamais contée n’était pas la bonne ?


Mon avis

Voilà un livre que je voulais lire non pas par passion pour Roméo et Juliette mais parce que je trouvais le sujet tout à fait intéressant et très original. En effet, on connait tous les prénoms des amants maudits mais pas ceux qui ont été blessés par leur amour. D’ailleurs quand on y  réfléchit, on connait même plus la nourrice de Juliette que la fiancée de Roméo. Ici, Serle lui donne une fin avec un remake donc si vous voulez un aperçu de l’époque élisabéthaine, vous serez déçus.

L’intrigue se déroule de nos jours dans un lycée américain. Rosaline est belle et populaire et arrive enfin à se rapprocher de son meilleur ami, Robert, qu’elle aime depuis son enfance. Mais c’était sans compter sur sa cousine Juliette… On oublie facilement la tragédie shakespearienne au profit de l’intrigue car si Serle, prend pour base la célèbre tragédie, ce n’est pas  un copier-coller de la pièce. La trame lui sert juste de matériau pour lancer l’histoire à laquelle on prend beaucoup de plaisir à lire. Si vous voulez du girly n’hésitez pas ! Ici c’est les amours du lycée dans toute sa grandeur : les fêtes, les copains, les candidatures pour intégrer la fac... L’écriture est prenante, Rosaline est assez acerbe par moment pour notre plus grand plaisir mais ca reste une romance pour les plus jeunes.

En conclusion, voilà un livre que j’ai beaucoup aimé en raison de l’écriture de l’auteure et de la trame qui m’a replongée avec bonheur dans les intrigues lycéennes de mes 15 ans. Attention, ne vous attendez pas à retrouver une passion dévastatrice et tragique, comme je vous le disais c’est vraiment très girly : Rsaline et ses amies allant à des fêtes et se disputant avec leurs petits copains. La tragédie de Roméo et Juliette n’est qu’une excuse très originale à l’intrigue de ce livre.

Extrait

« — Seigneur ! Tu es dans un sale état.

— Merci, mais tu n’es pas mal non plus, plaisante-t-il.

— Tu veux un peu de glace ?

— Non, ça ira, t’inquiète.

— OK, mais tu es quand même vraiment amoché.

— J’ai quand même le droit d’entrer ?

— Bien sûr, excuse-moi, dis-je en m’effaçant pour le laisser passer. Ma chambre est à l’étage.

— Eh ben, ça ne traîne pas, avec toi ! Même pas une petite visite guidée ?

— Plus tard. Pour l’instant, on a du pain sur la planche.

 Je remarque qu’en lieu et place de son sac à dos, il se promène avec un sachet de Dragibus.

— Attends, tu comptes travailler avec quoi, exactement ?

 Il brandit le paquet.

— Des bonbons, donc ? continué-je, incrédule.

— Tes préférés, si je puis me permettre, claironne-t-il. »