mardi 11 juillet 2017

La Passe-Miroir T3 – La mémoire de Babel



 
Auteur : Christelle DABOS
 
Prix : 18€
 
Edition : Gallimard Jeunesse  

Résumé

Deux ans et sept mois qu’Ophélie se morfond sur son arche d’Anima. Aujourd’hui il lui faut agir, exploiter ce qu’elle a appris à la lecture du Livre de Farouk et les bribes d’informations divulguées par Dieu. Sous une fausse identité, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d’adversaires toujours plus redoutables ? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn ?

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Gallimard Jeunesse pour ce service de presse.

Cette série avait été un total coup de cœur pour le T1 mais je me rends compte que plus j’avance dans les tomes, moins j’adhère à cet univers. Il y a un peu trop de loufoque là-dedans à mon goût. Le nouveau décor de Christelle DABOS est plein d’inventivité mais il manque le charme du nord auquel elle nous a habitué dans le T1.

Cela fait presque 3 ans qu’Ophélie est sans nouvelles de Thorn ; surveillée par les complices de Dieu et désespérée de revoir un jour le Pôle et ses amis mais aussi son époux. Pourtant elle n’est pas seule, Archibald n’a pas renoncé à utiliser son nouveau pouvoir et permet à Ophélie de s’échapper pour qu’elle retrouve Thorn. Avec les connaissances qu’elle a pu tirer de la lecture du livre de Farouk, voilà Ophélie lancée dans la cité cosmopolite de Babel à la recherche de son mari, de la vérité sur Dieu tout en enquêtant sur les meurtres camouflés qui ont lieu.

Dans ce tome 3, Ophélie quitte le nord et la chaleur de son arche natale pour aller sur Babel, la cité parfaite selon les directives de Dieu. Là-bas, il y règne un ordre militaire avec une hiérarchie complexe fondée sur l’honnêteté et la crainte. L’influence de la dystopie se fait fortement sentir dans cet univers mécanisé. Et pour s’intégrer dans les rouages parfaitement rodés de la cité, Ophélie n’a pas d’autres choix que de devenir apprentie et d’aider les dirigeants dans leur quête de savoir. Entre les bizutages et l’ordre imposé, elle en vient à penser que le Pôle était une partie de plaisir. Mais DABOS a mis en place un système pour que nous ayons malgré tout accès à notre arche préférée au travers le regard de Victoire, la fille de Farouk. Je dois avouer que ces personnages nous manquent terriblement : Bérénilde, Rosaline, Archibald, Farouk… Et qu’ils manquent au livre car ils n’ont pas d’équivalents aussi charismatiques. Nous guettons les passages du Pôle avec avidité, de même que les tête-à-tête entre Thorn et Ophélie. Son personnage a bien grandi et a su s’affirmer autant dans son couple que dans la vie ce qui la rend plus indépendante pour notre plus grand plaisir. Je vais devoir émettre un autre regret survenu à la lecture de ce T3 : c’est l’effacement du charisme des personnages. Thorn est bien moins mystérieux ou séduisant qu’il ne l’était dans le T1, Bérénilde a perdu toute sa verve et Rosaline tout son humour. Je trouve que l’auteure s’est un peu trop concentrée sur Ophélie et son évolution ce qui fait que les autres personnages sont différents. Enfin mon plus grand regret concerne la fin du livre : nous voyons le dénouement se dessiner et le deus ex machina que DABOS nous livre ressemble bien trop à celui du T2.  Pour autant, je ne peux pas être totalement négative avec cette série que j’adore : il est vrai qu’elle commence à devenir trop longue et que ce dernier tome est un coup de mou mais ça doit être pour préparer l’apothéose qu’annonce le T4.


En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Retrouver l’univers
-          L’affirmation du caractère d’Ophélie
-          L’univers loufoque de Babel
-          Des personnages un peu trop effacés
-          Le deus ex machina de la fin
-          Le dénouement que l’on devine bien trop tôt

 

Extrait

« - J'ai passé ma vie entière à être neutre, éducation oblige, et, s'il y a bien une leçon que j'ai retenue, c'est que "neutralité" est une jolie façon de dire "lâcheté". Arrive un moment où il faut choisir son camp et, en ce qui me concerne, je refuse d'appartenir plus longtemps à celui des marionnettes. »

***

« C'est une longue histoire, dit-il en fouillant les poches trouées de sa pèlerine. Figurez-vous que je me suis découvert de nouvelles possibilités, de nouvelles ambitions et de nouvelles amours !

[...]

Mesdames, vous avez sous les yeux mes nouvelles possibilités et mes nouvelles ambitions, déclara Archibald avec un geste possessif pour la salle entière. Quant à mes nouvelles amours, les voici ! (Il souleva la fillette du comptoir et se mit à la brandir comme un trophée.) Ma petite Victoire, permettez-moi de vous présenter votre marraine et la marraine de votre marraine. »

 

A savoir

Vous pouvez retrouver mes avis sur les tomes précédents ici :


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