dimanche 23 avril 2017

J’ai avalé un arc-en-ciel



 
Auteur : Erwan JI
 
Prix : 17€
 
Edition : Nathan

Résumé
Je m'appelle Capucine, mais on m'appelle Puce. J'ai dix-sept ans, la peau mate et un accent de Montpellier. Enfin, l'accent, c'est quand je parle français. Je vis aux Etats-Unis depuis que j'ai trois ans. Cette année, il m'est arrivé un truc phénoménal. Retournement de vie, frisson géant, secousse cosmique... Vous appelez ça comme vous voulez, mais la vérité... c'est que j'ai avalé un arc-en-ciel.


Mon avis

Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Nathan pour ce service de presse.

J’avoue que j’ai été un peu niaise sur le coup et que je n’avais pas capté (malgré la couverture arc-en-ciel) que le livre allait parler d’homosexualité. J’ai été attirée par le ton frais qui se dégageait du livre. Eh bien, je vais vous avouer que c’est tout aussi bien ! Après tout, pourquoi faudrait-il absolument spécifier qu’il s’agit d’un amour lesbien ? Dans ce livre, il s’agit avant tout d’une histoire d’amour et c’est tant mieux.

Puce n’a rien d’extraordinaire : bon élève sans être major de la promo, elle s’entend avec tout le monde mais demeure malgré tout assez anonyme au lycée. Après sa rupture avec Ben, elle décide de tenir un blog qui devient un journal intime de son quotidien et de sa dernière année de lycée. Dernière année où elle va trouver l’amour sous une forme qu’elle n’imaginait absolument pas.

Le thème du roman traite d’un sujet encore difficile à afficher dans notre société : l’homosexualité. Pourtant l’auteur ne délivre aucun jugement, qu’il soit positif ou négatif : il se contente de laisser une romance se développer, comme s’il s’agissait d’une romance homme/femme. Pour moi, ce roman est imprégné d’une humanité formidable. On évite les stéréotypes et autres niaiseries dans lesquelles on tombe bien trop rapidement pour laisser place à la naissance d’une jolie romance. De plus, la narration est très attachante avec des apostrophes au lecteur et des chapitres brefs qui rappellent la série Awkward. On a sous les yeux une jeune-fille qui est en train de se construire. Et on ne peut s’empêcher de s’attacher à Puce et à son quotidien qui n’a vraiment rien d’extraordinaire car elle a été comme nous : gaffeuse, perplexe, triste à l’idée d’en finir avec le lycée et en quête d’une identité sexuelle. Bon, j’avoue que ce récit initiatique pour nos personnages intègre un peu trop de culture américaine avec des lieux fantasmés. J’ai eu l’impression que tous les stéréotypes étaient rassemblés mais peut-être est-ce vraiment comme ça les lycées américains ? Enfin, point le plus positif à mon sens : le roman ne se concentre pas sur l’histoire d’amour. L’auteur s’en libère grâce au jeu de l’Assassin qui introduit du suspens et un peu de dark dans le récit. En effet, il s’agit d’un jeu qui a lieu dans le lycée de Puce dans lequel chaque élève a une cible définie qu’il doit abattre par tous les moyens et tous les coups sont permis. Nous ne tombons donc pas dans le huis-clos étouffant que l’on connait trop bien pour suivre une jeune-fille qui fait écho à celle que nous avons été et qui découvre l’amour. En bref, un roman lumineux, dont on pourrait penser qu'il ne réserve aucune surprise, mais qui s'avère d'une justesse et d'un humour remarquables.

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Amour homosexuel
-          Explications claires du système scolaire américain
-          Blog qui rappelle la série Awkward avec une narration fraîche et dynamique
-          Quelques longueurs
-          Trop de culture américaine

 

Extraits

« Dans ce blog, je vais parler de ma vie, mais aussi de la vie. Parce que ce qui compte quand on navigue, ce n'est pas le bateau. C'est l'océan, l'équipage, et les étoiles au-dessus de nos têtes. »

***

« Parfois, je m'entends parler, et je n'aime pas qui je suis. Ou plutôt, je n'aime pas la version de moi que je suis en train d'être. Ça dépend à qui je parle. La conversation, c'est comme le tennis, on s'adapte à l'autre. J'aime mes amis parce qu'ils me permettent d'être une version de moi que j'apprécie. D'une certaine façon, à travers eux, c'est moi que j'aime. »

***

« Avant, je croyais qu'un artiste, c'était quelqu'un qui savait dessiner, peindre, ou sculpter. J'ai compris en observant Haley ce qu'est un vrai artiste. (...) Une sorte d'ingénieur sensible, d'inventeur romantique, de créateur moderne, qui prend des bouts de ponts en ruine pour en faire des arcs-en-ciel. »

 

A savoir

Un T2 a été confirmé par l'auteure

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