dimanche 30 octobre 2016

Chaque soir à 11 heures

 
 
Auteur : Malika FERDJOUKH
 
Prix : 14E
 
Edition : Flammarion jeunesse  
Résumé
Willa, 17 ans, rencontre le ténébreux Edern, et s’aventure un jour chez lui. Intriguée par sa sombre maison, elle cherche à résoudre le mystère de l’horloge qui sonne toujours à 11h.
Mon avis
Tout d’abord, je tiens à adresser tous mes remerciements aux éditions Flammarion pour ce service de presse.
Enfin une lecture qui me change de mes habitudes : secrets de famille, manoir hanté et intrigue policière. Même si j’aime beaucoup ce genre, il est rare de le trouver en litté jeunesse alors quand une nouveauté sort, on est bien content. Chaque soir à 11h ne déroge pas à la règle tout en s’inscrivant dans la lignée de grands classiques : Le fantôme de l’Opéra ou Le fantôme des Canterville. On aime ces petites références littéraires tout en ayant un texte hyper accessible.
Il ne se passe jamais rien de particulier dans la vie de Willa : elle va au lycée, joue du trombone et sort avec le copain de sa meilleure amie. Franchement, elle aime sa vie et ne fait rien pour en changer. Aussi, lorsqu’elle rencontre Edern à une soirée, elle est loin de se douter des bouleversements qui vont suivre. Sa petite vie parfaite va alors être bousculée par des tentatives de meurtres et des mystères familiaux qui n’épargneront personne.
Dès le départ, on se sent happé par cet univers : l’action est efficace et ne traine pas tout en restant réaliste. La narration est simple et efficace : le Paris peint sous nos yeux prend forme et on se plonge dans cette ville qui ne nous est pas, pour une fois, totalement inconnue. Et quand Willa rencontre Edern, son manoir et sa petite sœur, nous sommes complètement conquis. Déjà que la vie de Willa est séduisante, l’ajout du manoir hanté et des tentatives de meurtres rend la lecture captivante. De plus, les personnages sont tous complètement déjantés et ont leur langage propre qui nous déconcerte tout en nous les rendant attachants. La narration arrive à bien combiner ces deux aspects et la partie teenage ne domine pas le policier. Le lecteur est ainsi tenu en haleine sans ressentir une quelconque niaiserie dans laquelle le roman pourrait facilement tomber. Sans compter que l’auteure sait très bien nous faire hésiter : y-a-t-il réellement un fantôme ou est-ce un très bon meurtrier ? On plonge alors au cœur de secrets de famille où l’argent, le tragique et l’amour se mêlent.
 
En bref
Apprécié
Non-apprécié
-          Secrets de famille : une famille riche, dans un vieux manoir, qui fait tout pour garder ses secrets
-          Hésitation entre fantastique et réel 
-          Des personnages aussi bizarres qu’attachants 
-          La fin est bien travaillée et ne sort pas de nulle part
-          Un langage un peu daté des années 2000
 
Extrait
« - Peur ? Pourquoi ?
In petto, j’étais d’accord. Cette baraque aurait fichu la trouille à n’importe qui de la vraie vie. Mais ici était-on dans la vraie vie, ici ? Marnie s’avança plus près, en tenant son tabouret ;
-          Le soir, il y a ces bruits… Chaque soir. A la même heure. Vers 11 heures.
-          Des bruits ? ai-je répété sottement.
-          Ca me réveille. Enfin, j’ai l’impression que ça me réveille. Je sais qu’il est 11h parce que la grande pendule du palier sonne 11 coups.
-          Celle dont les aiguilles ont du mal à dépasser 11 h ?
-          Roch les remet à l’heure… Mais une fois qu’elle a sonné les 11 coups, elle ne sonne plus. Et après… j’entends les bruits.
-          Quels bruits ?
-          Je ne sais pas. Loin. Des pas. Une porte. Un tiroir qui claque. Parfois de la musique. Ou une chasse d’eau. Et après… Oh pas très longtemps après, il y a…
Elle respirait très vite, comme si elle venait de courir un sprint, ses yeux noirs emplis de terreur.
-          Il y a… ? l’ai-je encouragée.
-          Ne te moque pas surtout.
-          Bien sur que non, je t’écoute.
-          Je sens…quelqu’un dans ma chambre. A côté de moi, près de mon lit. Je ne l’entends jamais entrer mais… je l’entends qui respire. Je suis paralysée de peur. Et… »
 

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