dimanche 28 février 2016

Les derniers jours des reines



 Couverture de Les derniers jours des reines
Auteur :
-     Jean-Christophe Buisson
-     Jean Sevillia
 
Prix : 20E
 
Edition : Figaro Histoire

Résumé

Comment sont mortes les souveraines les plus célèbres de l'Histoire ? Du suicide de Cléopâtre au dramatique accident d'Astrid de Belgique en passant par la décapitation de Marie Stuart et de Marie-Antoinette, l'assassinat d'Agrippine, de Sissi et d'Alexandra de Russie, ou l'agonie édifiante de Catherine de Médicis, Anne d'Autriche, Catherine II, la reine Victoria ou l'impératrice Eugénie, les meilleurs historiens et écrivains d'histoire racontent leurs derniers jours dans des textes incisifs où la limpidité du récit s'appuie sur des enquêtes puisées aux meilleures sources.

Toujours tragiques, souvent brutales, parfois spectaculaires, inattendues ou interminables, leurs fins se ressemblent par une même dignité, une civilité monarchique de l'adieu, exaltée par la conscience que ces reines avaient de leur rang, et leur volonté commune d'édifier la postérité après avoir marqué leur temps. Comme si toutes se retrouvaient dans la fière devise de Marie Stuart : "En ma fin est mon commencement".

 

Mon avis

Je sais, ce n’est pas une lecture que je présente habituellement sur ce blog mais là je ne pouvais pas résister de vous parler de cet ouvrage. Franchement, il serait dommage de passer à côté. Non seulement c’est hyper ludique mais en plus c’est un bon moyen d’acquérir des connaissances rapides sur une reine connue.

Il va m’être difficile de vous faire un résumé car il s’agit d’une série de nouvelles qui retracent la vie des grandes reines en quelques lignes.  En 10 pages vous saurez tout sur Brunehaut, Sissi, Anne d’Autriche, Cléopâtre… Voilà ce que je définissais par ludique : des historiettes très courtes au style simple qui vont retracer très succinctement la vie des grandes reines avant de nous raconter de manière plus approfondie leur mort.

Je sais, je sais, c’est ce que les plus intellos appellent de « l’histoire de salon » mais honnêtement, cela m’indiffère. Les derniers jours des grands sont un sujet qui passionne n’importe qui et qui change des vues politiques. Là, au moins, soit on adhère au personnage, soit on n’adhère pas. Mais, au moins, on peut se forger un avis ! C’est le moyen rêvé de connaitre une reine sans faire des recherches approfondies sur la période et ses enjeux. Et, cela permet de clarifier les choses car l’arbre généalogique est simplifié, tout comme ses actions  (je pense notamment à l’article sur Agrippine qui m’a d’ailleurs donné envie de lire une réelle bio sur elle). Ce livre nous permet donc d’aborder une reine et il faut ensuite approfondir ces recherches pour acquérir de véritables connaissances dessus.

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Brièveté et simplicité : pédagogie
-          Des détails sordides (cf : Marie Stuart)
-          Eclairage sur une reine, son époque, son entourage
-          Des historiens au parti pris un peu trop marqué (cf : Cléopâtre)
-          Quelques ellipses

 

Extrait

« Qu’il ait ou non souhaité la mort de Cléopâtre, Octave l’aura brillamment exploitée en poursuivant cette comédie de la mansuétude commencée avec les obsèques officielles accordées à Antoine. Ce fut d’abord cette tentative, mi-tragique mi-burlesque, de réanimation sur le cadavre de Cléopâtre. Ensuite, l’organisation de ses funérailles officielles. Enfin, son ensevelissement au côté de son mari, comme tous deux l’avaient souhaité. Tout cela était le point d’orgue et le point final de l’histoire officielle qui allait s’écrire. Le général et chef d’État romain Antoine ne serait plus que l’époux soumis de Cléopâtre, l’ennemie mortelle de Rome auprès de laquelle il repose pour l’éternité.

Restait à régler le sort des enfants. […] Les jumeaux Alexandre Hélios et Cléopâtre Séléné, tout juste âgés de dix ans, prendront la place de leur mère lors du triomphe d’Octave. La fille sera confiée à Octavia et, plus tard, mariée au roi Juba II de Maurétanie. Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. Lui aussi avait figuré à un triomphe, celui de César, seize ans plus tôt, en remplacement de son père suicidé ; et lui aussi avait été élevé par Octavia. On perd en revanche toute trace du garçon, ainsi que du puîné, le petit Ptolémée Philadelphe. Ont-ils été liquidés discrètement ? Sont-ils morts jeunes de maladie ? Plutarque et Dion Cassius affirment qu’ils furent épargnés et bien traités, ce qui laisse supposer leur passage dans la pouponnière d’Octavia. Sans certitude…

Octave s’attardera quelques jours à Alexandrie pour signifier aux Égyptiens l’acte de décès de la dynastie lagide. Cela se fera très simplement. Il visitera le tombeau d’Alexandre le Grand et touchera la momie, mais il refusera de se rendre dans la sépulture des Ptolémée. À sa suite égyptienne qui insistait, il répondra, selon Dion Cassius, par cette phrase définitive : « J’ai désiré voir un roi et non des morts ! » Alexandre avait bâti un empire éphémère sur lequel ses diadoques, parmi lesquels Ptolémée, s’étaient taillé des royaumes. Cet empire revivait maintenant au travers de Rome. La dynastie lagide n’avait plus de raison d’être.

Ce jour d’août – 30 disparaissait le dernier grand royaume hellénistique. L’Égypte devenait une province romaine. Et Cléopâtre entrait dans la légende. »

 

A savoir

Il existe un autre livre sur le même thème : Les Derniers jours des Rois (inutile de dire qu’il fera partie de ma PAL ^^)

 Couverture de Les derniers jours des rois
Des souverains de France, on connaît la vie et l'empreinte laissée sur le pays. Beaucoup moins les circonstances tragiques et éminemment politiques de leur mort. Leur histoire révèle sa part de mystère, de crimes, de souffrance ou d'exil, et explique celle de la nation.
Réunis par Patrice Gueniffey, des historiens retracent les derniers jours des rois et empereurs, de Charlemagne à Napoléon III. Un éclairage inédit et original sur le pouvoir en France

 

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