dimanche 24 janvier 2016

Les intrus


 Couverture de Les intrus
Auteur : Lauren Oliver
 
Prix : 16E  
 
Edition : Hachette romans

Résumé

Le fortuné Richard Walker vient de mourir et laisse derrière lui un vaste manoir rempli des vestiges de toute une vie. Son ex-femme et ses enfants sont là pour récupérer l’héritage.
Mais les Walker ne sont pas seuls. Alice et Sandra, les anciennes résidentes, mortes depuis longtemps, sont liées à la demeure et s’éternisent dans ses murs. Elles observent la famille et s’expriment ou le clignotement d’une ampoule.

Lorsque le monde des esprits va se heurter à celui des humains, de terribles vérités vont refaire surface et provoquer un véritable cataclysme.


Mon avis

J’avais découvert Lauren Oliver à l’époque de la folie dystopie avec sa série sur Delerium. Et même si je n’avais pas été complètement fan comme certains, j’avais bien accroché à l’intrigue. Entre-temps, d’autres livres ont été publiés et seul celui-ci m’a semblé assez intéressant pour que je me plonge dedans. Je n’ai pas été déçue même si le résumé n’est pas très fidèle. Il s’agit plus de récits de vie entrecroisés et le style n’est pas fantastique, tel que l’on pourrait le croire au 1er abord même si une certaine tonalité demeure.

A la mort de Richard Walters, sa famille vient pour se débarrasser de ses affaires et tenter de vendre sa maison. Son ex-femme, Caroline, et ses enfants Minna et Trenton doivent alors une dernière fois se confronter avec un homme qu’ils ont si peu côtoyé. Mais cette maison est également occupée par deux fantômes : Alice et Sandra. Elles ont connu la famille mariée et découvrent donc ce qu’il en reste. Caroline est devenue alcoolique, Minna toujours aussi belle mais est nymphomane et jeune mère célibataire quant à Trenton, oublié le joli petit blondinet. Il est un adolescent boutonneux, dépressif et boudeur en pleine crise identitaire. Si Minna et Caroline vouent une haine farouche au vieillard, ce n’est pas le cas de Trenton qui garde de bons souvenirs de son père. Face au deuil de la famille, Alice et Sandra doivent également enterrer le passé.

Plus qu’un récit fantastique, c’est bien un récit de vie qui nous est fait où les époques se mêlent et se cristallisent dans cette maison : celle de la IIe Guerre Mondiale, les années 60 et aujourd’hui. Si Alice et Trenton m’ont vite lassée, j’ai immédiatement accroché avec Sandra et Minna. Bien qu’elles ne soient pas identiques, elles ont un caractère indépendant et usent de leur franc-parler. Lauren Oliver aborde des thèmes graves tels que les accidents et leurs séquelles, la souffrance des femmes maltraitées et la pédophilie. Elle place également au centre les dysfonctionnements familiaux et le mal-être adolescent. Ce livre a sa place en jeunesse mais tout juste : certains passages sont franchement crus et peuvent être choquant pour certains. Le drame dans toutes ses facettes est au centre et l’intrigue ne nous offre pas une échappatoire idyllique. Mis à part cet avertissement, je dois avouer que j’ai aimé cette lecture sombre où l’ambiance était étouffante et opaque et dans laquelle je m’enfonçais à chaque nouvelle partie terminée. La polyphonie des personnages a permis de maintenir l’intrigue jusqu’au bout même si certaines histoires avaient ma préférence sur d’autres et m’ont plus facilement lassée. Dans tous les cas, vous accrocherez et serez accrochés par les secrets de la maison. Œuvre plus dramatique que fantastique, armez-vous d’un moral en béton pour entrer dans la maison des Walters !

 

En bref

Apprécié
Non-apprécié
-          Thèmes graves abordés donnant à la littérature jeunesse un ton plus mature
-          Les secrets maintenus jusqu’au bout suivant les flash-back
-          Quelques longueurs avec les personnages non-appréciés
 

 
Extrait
« Quelle langue parlons- nous? Celle des craquements et des murmures, des grognements et des frémissements. Mais vous le savez. Vous nous avez entendus. Simplement , vous n'avez pas su interpréter ces sons. »
 
 

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