mercredi 8 avril 2015

Extrait du T5 de La Cité des Ténèbres : La cité des âmes perdues


Suite à un commentaire que l’on m’a laissé, j’ai décidé de vous donner un extrait du T5 de La Cité des Ténèbres (chronique : http://lecturesdunenuit.blogspot.fr/2014/06/the-mortals-instruments-tome-5-la-cite.html). En plus de donner une réponse à Robin Vaillant et ça ravivera la flamme en attendant le T6 :) 

 

« Clary poussa un cri de frustration et planta le morceau de verre dans le plancher, à quelques centimètres de la gorge de Sébastien. Il rit de nouveau.

— Tu vois, tu ne peux pas me tuer.

— Va au diable, rugit-elle. C’est Jace que je ne peux pas tuer.

— C’est la même chose.

Il se redressa si vite qu’elle le vit à peine bouger, puis il la frappa au visage avec tant de force qu’elle glissa sur le sol jonché d’éclats de verre ; le mur stoppa sa chute et elle se mit à cracher du sang. Sébastien la rejoignit en quelques enjambées, la saisit par les pans de sa veste et la remit debout. Cette fois, elle ne se débattit pas. À quoi bon ? Il finirait toujours par avoir le dessus. Il l’examina, immobile.

— Ça pourrait être pire.

On dirait que ta veste a limité les dégâts. Elle lui jeta un regard noir tandis qu’il la soulevait dans ses bras comme à Paris, quand il l’avait emmenée loin des démons Dahak. Mais à ce moment-là, elle s’était sentie troublée, sinon reconnaissante, alors qu’en cet instant même, elle lui vouait une haine brûlante. Elle resta sur le qui-vive pendant qu’il la portait dans l’escalier. Elle s’efforça d’oublier son bras sous ses cuisses et ses mains dans son dos.

« Je vais le tuer, pensa-t-elle. Je trouverai un moyen. »

Il entra dans la chambre de Jace et la déposa par terre. Comme elle titubait, il la rattrapa de justesse et lui arracha sa veste. En dessous, elle ne portait qu’un tee-shirt. Il était en lambeaux et taché de sang. Sébastien émit un sifflement.

— Tu t’es mise dans un bel état, petite sœur. Tu ferais mieux d’aller te nettoyer.

— Non, répondit-elle. Qu’ils voient ce qu’il t’a fallu faire pour me convaincre de venir avec toi.

Il lui prit le menton pour la forcer à le regarder, le visage à quelques centimètres du sien. Elle se contraignit à ne pas fermer les yeux ; elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction.

— Tu m’appartiens, dit-il. Et tu seras à mes côtés, même s’il faut que j’emploie la force pour que tu viennes.

— Pourquoi ? demanda-t-elle, la rage au cœur. Qu’est-ce que ça change ? D’accord, tu ne peux pas tuer Jace, mais moi si. Pourquoi tu ne le fais pas ?

L’espace d’un instant, le regard de Sébastien se voila comme s’il fixait un objet invisible.

— Ce monde disparaîtra dans les flammes de l’enfer, dit-il enfin. Mais je vous mettrai à l’abri, Jace et toi, si vous m’obéissez. C’est une faveur que je n’accorderai à personne d’autre. Tu ne vois donc pas que tu es folle de la refuser ?

— Tu ne vois donc pas qu’il m’est impossible de me battre à tes côtés alors que tu projettes de réduire le monde en cendres ?

— Mais pourquoi ? fit-il d’un ton presque plaintif. Pourquoi ce monde t’est-il si précieux ? Tu sais qu’il y en a d’autres. Dis-moi que tu m’aimes et que tu te battras avec moi.

— Jamais je ne t’aimerai, cracha-t-elle. Tu te trompes, on n’a pas le même sang. Le tien est empoisonné.

Il se contenta de sourire, les yeux étincelants, et se mit à tracer une iratze sur sa peau. Elle ne l’en détesta pas moins. Son bracelet tintait à son poignet tandis qu’il s’appliquait à dessiner la rune.

— Je savais que tu mentais, dit-elle soudain.

— Je dis tellement de mensonges, ma belle. Lequel en particulier ?

— Ton bracelet. Les mots « Acheronta movebo » ne veulent pas dire : « Ainsi en est-il toujours des tyrans. » Ça, c’est : « Sic semper tyrannis ». La phrase est de Virgile : « Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo (Si je ne peux fléchir les dieux, j’invoquerai l’enfer) ».

 

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